40 kg de poissons de pêche, soit une centaine d’individus de 400 g, passent en moyenne deux mois dans deux bassins d’élevage, pour sortir à poids égal. En 2015, le prix moyen |
Chaque année, à l’automne, les daurades sauvages qui ont pris abri dans les lagunes méditerranéennes retournent en mer. Le produit devient alors rare sur les étals. Pour élargir la saison, trois pêcheurs de Thau vont tenter de garder vivants ces poissons sauvages. « Garder le poisson vivant et le remettre sur le marché au moment des fêtes a un double intérêt, détaille Robert Rumeau, un des trois pêcheurs. D’une part, on propose un produit quasi introuvable à ce moment-là de l’année, d’autre part, mieux valoriser un poisson apprécié. » En partenariat avec le Cépralmar (structure régionale) et accompagnés par le CRPM Occitanie, les pêcheurs tentent l’expérience de conserver les daurades « au même poids », pendant près de deux mois dans les bassins du Lycée de la mer de Sète. Pour l’instant, en quantité restreinte. Seuls 40 kilos de poissons sont concernés. Répartis en deux lots de faible densité, ceux-ci seront nourris par des granulés d’élevage dans l’un, et dans l’autre, par des moules décortiquées, proches de leur nourriture habituelle. Le suivi scientifique sera assuré par la station Ifremer de Palavas, spécialiste en aquaculture. Beaucoup de questions sont en suspens : le transport, le comportement des poissons sauvages dans les bassins, le coût et l’intérêt des aliments, l’appellation au moment de la vente… « On pourrait développer un marché du poisson vivant, comme en Asie, espère Robert Rumeau. Avec toutes les lagunes de Méditerranée, cela fait de gros apports en peu de temps au moment de la migration. Garder les daurades vivantes permettrait de lisser les ventes. » La première mise en marché est attendue pour début décembre, avec une dégustation à la clé. « On veut partager ce nouveau produit avec les mareyeurs et les acheteurs », précise le pêcheur. Hélène SCHEFFER
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