– 35 % sur le quota de maquereau : les pêcheurs français des bords de Manche ont été abasourdis, le 11 décembre 2024, lorsque Fabrice Loher, alors ministre de la Pêche, a annoncé les résultats concernant les négociations des Tac et quotas à Bruxelles.
Même si les chiffres définitifs ne sont pas encore officiels, la baisse sera de cet ordre. « Je n’ai pas les mots, résumait Étienne Dachicourt, directeur de la Coopérative maritime étaploise, dont la moitié des navires vont être affectés. Les bateaux vont devoir se partager la misère. » Même discours pour Bruno Margollé. Le président de la Fédération des organisations de producteurs de la pêche artisanale (Fedopa), qui a installé ses fils sur le Nicolas Jérémy, se désespérait de cette baisse drastique sur une espèce qui représente 25 % du chiffre d’affaires du chalutier.
La situation du maquereau est compliquée. Il existe bien des accords signés (cette année) avec les pays du Nord mais la répartition entre états côtiers, elle, n’est pas ratifiée. Et tant qu’elle ne l’est pas, chaque pays pêche. Les avis scientifiques ont été alarmistes et les professionnels s’attendaient à une baisse de 22 %. Mais c’était compter sans l’Irlande. Lors de son adhésion à l’Union européenne, ce pays, a négocié le droit à des quotas planchers. Le pays a activé ce dispositif (la préférence de Lahaye), ce qui a fait atteindre – 35 % de quota pour les navires hexagonaux. La situation aurait même pu être pire pour les Français, puisque le Danemark aurait pu lui aussi revendiquer cette clause.
L’impact pour les conserveurs n’est pas notable, pour le moment. « Nous déplorons cette situation pour les pêcheurs français, résume Pierre Commère, délégué général industrie du poisson pour Pact’Alim. Mais cela ne touche pas les conserveurs pour l’instant. » Et pour cause : l’approvisionnement par la pêche française représente environ 5 % de la matière première transformée en France. Le maquereau mis en conserve dans l’Hexagone arrive congelé et provient majoritairement d’Écosse et… d’Irlande. Mais comme les avis scientifiques font état d’une baisse des stocks, la saison en cours ne promet pas l’abondance : « Il risque d’y avoir un impact sur les prix. Mais plus probablement pour la saison prochaine, en novembre », confie-t-il.
Marielle MARIE