L’accord du 8 octobre entre la Russie et la Norvège maintient le quota de cabillaud en mer de Barents à 894 000 t en 2016, soit 89 000 tonnes de plus que les recommandations du Conseil international pour l’exploration de la mer (Ciem). Exit les prévisions baissières, les captures pourraient même augmenter de 10 % en 2016 suite aux possibilités de transfert de quotas admises par les deux parties. À charge pour eux de réduire d’autant les débarquements en 2017.
Cette marge de manœuvre offerte aux producteurs pose toutefois la question de la transformation. En Norvège, près de 70 % des débarquements interviennent au premier trimestre. Face aux pics, les capacités de surgélation limitées constituent un goulot d’étranglement alors que les séchoirs peuvent absorber de gros volumes de poisson vidé décapité. Mais l’arbitrage entre le frais entier ou découpé, le congelé entier et le séché dépend aussi de la demande et, dans une moindre mesure, des taux de change. « Lorsque les prix du dos de cabillaud étaient très bas, il y a deux ans, le salé et le congelé sont restés au point mort. Aujourd’hui, la production a repris en congelé et en salé », observe Frank Hartmann, dirigeant d’Atlantic Fresh à Boulogne-sur-Mer. La tendance devrait se maintenir en 2017. « Au-delà des fluctuations habituelles, on ne s’attend pas à des baisses significatives de prix. Si le frais venait à baisser, les producteurs norvégiens ou islandais peuvent se reporter sur le salé. Par ailleurs, les Norvégiens cherchent à étaler leurs apports de cabillaud sur les cinq premiers mois de l’année et ils reviennent davantage à l’automne. Par leur système de quotas différent qui les incite à optimiser leurs captures, les Islandais privilégient les périodes où la Norvège est moins présente. »