À l’occasion du festival « Toute la mer sur un plateau », qui se tient fin septembre sur le port de Granville et dans l’enceinte de la criée, Normandie fraîcheur mer (NFM) consacre une exposition sur les raies, en partenariat avec le Smel, l’Ifremer, le CRPBN, avec le concours du Lycée maritime et aquacole de Cherbourg, de la Cité de la mer et des collectivités territoriales. À la fois complète et pédagogique, l’exposition détaille les différentes espèces, leur mode de vie et le travail en cours des professionnels qui veulent définir des mesures de gestion appropriées en vue d’une réouverture en 2015 de la pêche de raie brunette. L’intérêt de cette exposition grand public est de montrer comment les professionnels peuvent pêcher à long terme sur la base d’avis scientifiques étayés.
Des quotas en 2015 ?
Protégée comme la raie blanche et la raie pocheteau, la raie brunette a fait l’objet d’un marquage et d’un suivi à travers le programme Raimouest mis en place par le CRPBN et les scientifiques. Les résultats confirment ce que les pêcheurs observent au quotidien : la raie brunette est très sédentaire et abondante localement. Faute de données suffisantes et d’une mauvaise identification sous criées, Bruxelles a interdit la pêche de raie brunette. Cette mesure européenne de précaution peut maintenant évoluer vers une réouverture sous condition car c’est une espèce importante dans la pêche normande : environ 600 tonnes avant l’arrêt des captures en 2009. « On dispose maintenant d’éléments probants sur la santé de la ressource en raie brunette en Manche ouest et en Manche est. Des travaux aboutis ont été présentés en juillet au CIEM qui les a bien reçus. L’avis que le comité scientifique doit rendre début octobre devrait pousser la commission à réoctroyer un quota » espère Nicolas Leblanc, chargé du dossier au CRPBN.
Conscients de l’intérêt de cette espèce pour des flottilles d’artisans, fileyeurs, chalutiers côtiers et palangriers, les pêcheurs proposent d’encadrer strictement les pêcheries normandes. Sur les bases suivantes : taille minimale de 78 cm, arrêt biologique de 3 mois par an, limitation de l’effort de pêche (100 kg par marée et par bateau), guide d’amélioration de la survie des individus sous tailles remises à l’eau et suivi des captures. La balle est maintenant dans le camp du CIEM et de Bruxelles.
B. VAUDOUR