Le RASFF, système d’alerte pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux,
nourrit la Commission européenne en notifications de risques. Il vient de publier
son bilan de l’année 2018.
42 % |
En 2019, le réseau RASFF (Rapid alert system for food and feed), développé à l’échelle de l’Union européenne pour contrôler la qualité sanitaire des produits, célèbre ses 40 années d’existence. Et, en réponse notamment à la crise du fipronil qui avait fait exploser le nombre d’alertes en 2017, il promet une coopération renforcée entre les États membres afin de garantir une approche harmonisée en cas d’accident ou de crise alimentaire. Les premiers graphiques de son rapport annuel 2018 indiquent une augmentation globale des notifications de non-conformité depuis 2016. Ils soulignent ensuite que la catégorie poissons et produits de la mer (sur 35 recensées) est la cinquième concernée, après les suppléments diététiques, la viande (hors volaille), les fruits et légumes, et les céréales et produits boulangers. Au total, 3 699 notifications ont été transmises par le biais du portail de la RASFF dont 1 118 notifications d’alerte, 493 d’informations pour suivi, 675 notifications pour information et 1 401 notifications de rejet aux frontières. Les produits de la mer – poissons, puis crustacés et céphalopodes, dans l’ordre – ont fait l’objet de près de 200 procédures. Du côté des micro-organismes, Salmonella est le pathogène le plus fréquemment signalé dans les denrées alimentaires des pays membres de l’UE alors que la contamination par Listeria monocytogenes se trouve principalement dans les aliments d’origine animale. Concernant les norovirus, 47 notifications ont été notifiées essentiellement sur des huîtres vivantes, mais aussi dans différentes sortes de baies. Près de 70 % des alertes toutes catégories confondues portaient sur des erreurs d’étiquetage, 15 % sur des traitements et process inappropriés, 9 % sur un défaut de documentation et 7,5 % sur des additifs frauduleux. La plus grande catégorie de notifications concerne les contrôles sur le marché intérieur (fabricant, grossiste, détaillant…). Le bilan fait par ailleurs état de diverses procédures (lots retirés du marché, enquêtes épidémiologiques, microbiologiques et alimentaires, mesures de contrôle et correctives…) mises en œuvre dans l’année suite à des alertes de 2017, notamment concernant des infections de Listeria monocytogènes sur du saumon fumé. La traçabilité avait permis de suivre le cheminement des produits entre la Norvège, la Pologne et le Danemark et jusqu’en Allemagne et en France. Dominique GUILLOT |
[ Une information transnationale ] ◗ La circulation de l’information au sein du réseau peut être activée depuis un pays tiers. Ainsi, une notification sur une concentration de résidus supérieure à la limite autorisée pour de l’oxytétracycline (antibiotique) dans des filets de saumon atlantique d’élevage congelés du Chili est partie, début 2018, du Chili vers l’Allemagne, qui a ensuite informé le Danemark du lieu où se trouvait le destinataire de l’envoi. |