Consommation à domicile de sardine fraîche |
Mauvais début de saison pour le filetage de sardine. Le poisson est trop petit et les lignes de production de Bretagne-sud sont en arrêt technique. « Depuis trois semaines, on ne peut pas la travailler, les tailles sont insuffisantes », signale-t-on chez Halios. Le moule 28-32 est abondant mais la plupart des opérateurs attendent le retour du moule 12-15 pour faire du filet. « Depuis trois ans, on assiste à une baisse des tailles, même en automne, pourtant la pleine période pour alimenter les lignes de filetage », remarque Jean-Pierre Le Visage à la Scapêche. Difficile d’expliquer ce déficit de taille, sinon par l’abondance du petit poisson bleu et une moindre disponibilité de la nourriture. « À la différence du poisson blanc, les stocks de poissons bleus évoluent beaucoup plus vivement. Cette instabilité n’a rien d’anormal en soi, en revanche, cela perturbe le marché », ajoute Jean-Pierre Le Visage. En forte hausse ces dernières années, la consommation de filet frais a dopé le marché de la sardine. La demande s’est construite également en congelé. Idem chez les conserveurs, qui ont tous étoffé leurs gammes avec des filets préparés et aromatisés. Sur une production française de 25 000 t, les bolincheurs pèsent 17 000 t et leurs captures se répartissent par moitié entre le débouché du filet et la petite entière vendue sur le marché du frais et pour la conserve. Sur ce second débouché, les conserveurs sont comblés en petite et moyenne tailles. Sauf que la conserve ne peut pas tout absorber : « Face à l’abondance de petites en 2014, on avait limité les volumes des bateaux », rappelle Jean-Pierre Le Visage. Si la tendance perdure en 2015, le scénario de la limitation des pêches est tout à fait plausible. B.V. |