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Deux épisodes de contamination en Chine ont eu des impacts immédiats sur les marchés internationaux du saumon puis de la crevette. En juin, alors qu’un foyer de propagation était identifié au cœur du marché alimentaire de Xinfadi à Pékin, la filière du saumon se voyait pointée du doigt. Selon certains prélèvements, le virus était lié à la planche à découper utilisée par un vendeur de saumon importé. Wu Zunyou l’épidémiologiste en chef du CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies) déclarait alors à l’AFP, « que cela ne suffit pas à certifier qu’il [le virus] provient de produits de la mer d’importation. Il peut provenir d’une personne contaminée ». Néanmoins, tandis qu’une partie de la ville était à nouveau confinée, les autorités sanitaires ordonnaient une inspection de la viande fraîche et congelée, de la volaille et du poisson, dans les supermarchés, les entrepôts de stockage et les services de restauration. De grandes chaînes de supermarchés, dont Wumart ou Carrefour, supprimaient le saumon de leurs étals. Du côté de la Norvège, des professionnels indiquaient qu’ils avaient stoppé leur envoi de saumon. Dans l’Hexagone, FranceAgriMer informait ainsi les professionnels que la Chine bloquait l’entrée des produits de la pêche. Un porte-parole des douanes chinoises a depuis précisé que ses services avaient testé plus de 220 000 échantillons. Aucun produit alimentaire ne s’était avéré positif. Mais le vendredi 10 juillet, des traces de coronavirus étaient détectées sur des emballages de crevettes en provenance d’Équateur. Les prélèvements effectués à l’intérieur même des paquets et sur les crevettes étaient en revanche négatifs. Pourtant, Pékin bloquait alors les importations de l’Équateur, l’un des pays d’Amérique latine les plus touchés par la pandémie. Avec un impact énorme. Fin juillet, les images vues du ciel rappelaient là-bas la crise du white spot de la fin des années 1990, avec ses piscines vides d’eau et de crevettes. C’est ce que décrivent les représentants de la Chambre nationale d’aquaculture (CNA) en Équateur, en indiquant vivre une forte chute des prix. En juillet, le pays a annoncé 4 990 tonnes d’exportations vers la Chine… contre 52 670 tonnes en mai. L’industrie équatorienne indique pourtant avoir multiplié les tests PCR dans les entreprises de conditionnement et renforcer les mesures sanitaires tout au long de la chaîne de production. Le président Lenin Moreno a même lancé un appel personnel à Xi Jinping pour qu’il reconsidère sa position. Dominique GUILLOT |