◗ Scapmarée achète plus de 32 000 t de produits de la mer par an et approvisionne plus de 550 magasins. |
Leclerc était déjà précurseur sur l’élimination des sacs plastique jetables aux caisses. L’enseigne veut l’être aussi dans l’emballage des produits de la mer, avec des matières biosourcées pour diminuer la dépendance à l’industrie pétrochimique. Scapmarée, sa coopérative d’achats de produits de la mer, a lancé le Challenge emballage écoresponsable, auprès des fabricants d’emballage. « Des industriels ont déjà avancé sur le sujet, souligne Morgane Ramonet, consultante chez Mission Pêche. Les entreprises rencontrées sont intéressées, cela représente un investissement minime pour un gain potentiel élevé. » Les fabricants ont jusqu’au 30 juillet pour s’inscrire et jusqu’au 2 septembre pour transmettre 100 contenants par catégorie : caisse marée, barquette à moules et barquette poisson libre-service. Un cahier des charges précise les dimensions, pour faciliter les comparaisons. Scapmarée orchestrera les tests avec des volontaires parmi ses fournisseurs, prestataires de transport et logistiques, plateformes et magasins. « Les tests dureront un mois à un mois et demi, avec un protocole d’évaluation le long de la chaîne : production, transport… » De nombreux critères sont à prendre en compte : effet de la température, tenue, casse éventuelle, étanchéité, volume… Remise des prix en décembre 2019 ou janvier 2020, avec des récompenses financières, mais surtout des commandes garanties aux gagnants, allant pour les premiers prix jusqu’à 100 000 barquettes à moules, 150 000 barquettes libre-service… Et 25 000 caisses marée à usage unique « ou 2 500 si elles sont réutilisables, un système de consigne n’est pas exclu ». Ces contenants seront mis à disposition des fournisseurs – mareyeurs, grossistes – durant un an, pour approfondir leur mise en place. Des commandes bien plus conséquentes se jouent en réalité. Il transite chaque année à Scapmarée, à Wissous (Essonne), 3,2 millions de caisses polystyrène, 2,1 millions de barquettes de moules, 2,8 millions de barquettes de crevettes, 12 millions de barquettes de poisson en libre-service. « La centrale cherche des solutions depuis un moment et a déjà eu des échantillons-tests. Ce qui convient au cabillaud d’Islande ne convient pas forcément au hareng de Boulogne. Il faudra probablement à terme mixer entre les solutions, selon les zones, les types de poissons, il ne s’agit pas d’imposer un contenant unique, mais de changer les pratiques », précise Morgane Ramonet. Ce concours est aussi un moyen « d’impliquer la chaîne, d’avoir les réactions de tout le monde. Pour que chacun comprenne aussi les contraintes des autres ». Un cahier des charges spécifique devrait en découler pour les fournisseurs de Scapmarée. « Ce sera contraignant mais la plupart des fournisseurs sont déjà prêts à jouer le jeu, ils sont à l’affût de l’innovation. » Solène LE ROUX |