Maillon central de la filière des produits de la mer, le mareyage a subi de plein fouet la crise du Covid-19 et la crise du Brexit. Pour mieux comprendre ce qui se joue, la Banque de France a réalisé, à partir des données de 2019, un bilan socio-économique de ce secteur.
Soutenue par FranceAgriMer, l'Union du mareyage français a commandé à la Banque de France une étude socio-économique pour mieux comprendre les enjeux du mareyage français, secteur fragilisé à la fois par la pandémie et le Brexit. Fort de ses 500 entreprises et quelques 11 000 salariés, le mareyage est un acteur central de la filière : achat et vente de gros, premières transformations… 150 000 tonnes de produits de la mer d'environ 100 espèces passent chaque année dans les ateliers de mareyage, pour 70 % du chiffre d'affaires des criées. Le mareyage régule également les apports en criée, et aide les pêcheurs à gérer au mieux leurs quotas. Au final, le mareyage dégage un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros, soit plus de trois fois plus que la pêche française.
79 % des entreprises sont dans un modèle traditionnel, et plus de 92 % des entreprises comptent moins de 50 salariés. Mais comme beaucoup de secteurs ayant gardés un modèle « à l'ancienne », le mareyage fait face à la problématique de la transmission : 65 % des entreprises ont plus de 20 ans d'ancienneté, et plus de 65 % des dirigeants ont plus de 50 ans. Sans surprise, les ateliers de mareyage sont répartis sur le littoral, dans les départements avec criées. Notons la présence de mareyage dans des départements intérieurs où l'aquaculture d'eau douce est significative.
Le secteur connaît une croissance économique plus importante que la moyenne des industries agroalimentaires, avec une croissance du chiffre d'affaires de 22,8 % par rapport à 2015. Six entreprises sur dix voient leur marge augmenter, dont les trois quarts connaissent une hausse de la marge de plus de 5 %. Cependant, la valeur ajoutée subit une érosion lente, avec une baisse d'un point depuis 2015. La bonne santé économique du secteur lui permet de recruter, avec une hausse du personnel de 3,1 % entre 2018 et 2019 (contre 1,8 % pour l'ensemble de l'agroalimentaire). Les investissements sont modestes dans le mareyage comparé à la moyenne de l'agroalimentaire, mais ils connaissent une hausse significative. En contrepartie d'investissements modérés, l'endettement est moins important dans le mareyage que dans l'agroalimentaire.
Vincent SCHUMENG