Pour la seconde année consécutive Greenpeace classe les marques qui proposent du thon en boîte pour valoriser celles qui travaillent le mieux à préserver les ressources, au regard de quatre critères que sont : la technique de pêche, l’espèce, la qualité de la politique d’approvision-nement et les progrès réalisés en un an.
Derrière chaque critère, l’ONG dispose de sa vision des bonnes pratiques. Sans surprise, retenir du listao, une des rares espèces dont les stocks sont considérés comme en bonne santé, sera forcément un atout pour les marques. Surtout si elles décident de basculer la quasi-totalité de leurs approvisionnements sur cette espèce. Il faut dire qu’un risque commercial existe alors pour la marque, puisque le marché français continue de plébisciter l’albacore dont les stocks sont plus fragiles.
Ceci explique en partie la place de numéro prise par Système U cette année dans le classement, puisque 97 % de son offre MDD de conserves de thon est constituée de listao. Classée seconde la marque phare Eckmuhl perd la première place pour avoir au contraire augmenté sa part d’Albacore provenant de l’Atlantique, tandis que réaliser 40 % de ses approvisionnements avec du listao ne place Saupiquet qu’au 5e rang du classement.
Le banc libre a enfin la cote
Du côté des techniques de pêche, l’ONG fait évoluer sa position. Longtemps, Greenpeace n’a juré que par la canne ou la ligne, jetant l’opprobre contre toute autre forme de pêche. Si l’ONG reste dans son rôle en combattant l’usage des DCP ou dispositif de concentration du poisson, elle salue les initiatives de Système U et de Connétable à s’engager à ne plus s’approvisionner en thons pêchés avec des DCP d’ici fin 2016 ; elle encourage Carrefour à faire de même dans un délai qui reste à préciser et pousse Saupiquet à travailler sur sa chaîne de traçabilité pour prouver des approvisionnements issus d’une pêche sans DCP.
Peut-être l’ONG fera-t-elle l’an prochain un distinguo entre un approvisionnement avec DCP selon que les fournisseurs adhèrent ou non à l’OP Orthongel qui a décidé de s’autolimiter dans l’usage des DCP : pas plus de 200 par marée contre 1 000 chez les armateurs espagnols. Ce n’est pas certain. Mais Greenpeace indique avoir pris en compte toutes les évolutions et les progrès des marques et se montre transparente sur ces choix. Alors une fois n’est pas coutume, mais nous avons choisi de publier le classement.
C. A.