Les transformateurs piétinent pour trouver matière à poisson. Face aux prix encore élevés du saumon par rapport à l’an dernier, les fumeurs veulent tous de la truite. En visite chez ses clients bretons, Arnault Chaperon, pisciculteur dans les Pyrénées espagnoles est sollicité de toute part : « Impossible d’inventer les grosses truites qui manquent dans mes bassins. » Dans les rivières de France, le plan de progrès peine à donner le coup de pouce nécessaire à la production. Dominique Charles, directeur de la coopérative des aquaculteurs bretons, interroge les pouvoirs publics : « Êtes-vous prêts à nous laisser ouvrir de nouveaux sites ou rouvrir des sites existants ? Il me manque 3 000 tonnes pour satisfaire la demande. » Chez les conserveurs, la pénurie est forte en sardine mais aussi en maquereau et en albacore, dont les prix ont flambé depuis février. Victime de son succès estival, la sardine se valorise tellement bien à la marée que les contrats à la transformation en pâtissent. S’ajoute une baisse d’apports sur la façade atlantique et des tailles trop petites. « C’est extrêmement problématique cette année, nous n'avons ni les volumes ni les moules adaptés », déplore Jacques Gonidec, patron de la conserverie concarnoise. Face au déficit de petits poissons bleus, Connétable prévoit des risques de chômage technique. Manque de plancton ou de concertation dans la filière ? Les deux mon cher… |