À l’approche des fêtes, le turbot a une belle carte à jouer en tant qu’espèce fine. Même si le haut du pavé revient à la débarque française, le produit d’élevage offre une régularité d’apport et de prix chère aux distributeurs. « Notre force est de jouer sur la stabilité des prix par rapport à la pêche, dont les cours varient rapidement dans l’année », confirme Manuela Gómez, responsable export chez Stolt. Surtout quand le mauvais temps sévit sur les ports néerlandais. Lesquels concentrent, à eux seuls, 40 % des 5 400 tonnes de turbot débarquées dans l’Union européenne en 2015. Mais en tonnages, l’aquaculture domine largement : les deux tiers de la production de turbot des 28. Deux pays trustent 96 % de l’élevage de turbot : l’Espagne loin devant, suivie par le Portugal. Premier groupe d’élevage de turbot en Europe avec 7 500 tonnes, Stolt Sea Farm a lancé sa marque King Turbot lors du salon espagnol Conxemar. De son côté, Nueva Pescanova affiche 2 800 tonnes par an. La France, qui a vu sa production fondre en dix ans, se cantonne à 200 tonnes par an. France Turbot Ichtus reste le seul producteur en lice aujourd’hui avec son label Rouge. La dernière étude de cas de l’Eumofa (1), consultable sur internet, positionne cependant le turbot français labellisé juste derrière le turbot de pêche tricolore et à égalité avec le turbot sauvage importé. Tandis que le turbot élevé de l’autre côté des Pyrénées est au quatrième rang. « Les produits importés visent un prix inférieur par rapport à la production nationale », relève l’Observatoire européen des marchés de la pêche et de l’aquaculture. Sur la dernière décennie, la montée en puissance du turbot d’élevage dans l’Union a eu un effet baissier en début de période sur les cours en criée en France, mais beaucoup moins ensuite. Dans tous les cas, la taille du poisson et son mode de pêche influent directement sur son prix. Témoin en 2017 au Guilvinec, la fourchette du turbot oscillait entre 5 et 25 euros/kg. Bruno VAUDOUR |
Formation du prix du turbot français
Source : Eumofa
Selon l’enquête de l’Eumofa, les marges nettes cumulées du mareyage et du grossiste pèsent moins d’1 euro pour le poisson sauvage. Celle du grossiste est en moyenne de 0,26 euro/kg sur du turbot labellisé. Le circuit du poisson d’élevage étant plus court, les coûts intermédiaires sont plus faibles. |