Localement, on l’appelle pichiline, pitchéline, voire pageline. Longtemps abondant sur les côtes méditerranéennes, le pétoncle noir avait quasiment disparu des étals. Un producteur du sud de l’Hérault est en train de relancer l’élevage de Chlamys varia, à ne pas confondre avec le pétoncle blanc, ou vanneau (Aequipecten opercularis). « J’ai fait les premiers tests il y a 4 ou 5 ans, dit Thierry Blanc, le patron de Culture Marine à Vendres. Je trouvais des pétoncles dans les cordes de moules. Les filets de protection anti-daurades servent d’abris aux larves. » C’est grâce à l’étude du Cepralmar, le centre technique régional, qu’il a pu affiner la technique du captage et du grossissement. Des coupelles de captages ostréicoles, puis des lanternes de grossissement, les pétoncles atteignent leur taille commerciale 18 mois à 2 ans après la fixation. Avec un avantage : le captage de pétoncle protège du surcaptage de moules. « C’est un beau produit pour Noël » se félicite le producteur, qui a toujours aimé relever des défis. Il y a 25 ans, il s’était lancé dans l’élevage de moules de Méditerranée en mer ouverte. La culture était alors balbutiante. Il en produit désormais 200 tonnes/an. Sa production de pétoncle noir est pour l’instant bien plus confidentielle : entre 100 et 200 kg/an. « La conservation est encore un peu compliquée, précise l’éleveur. Le coquillage tient environ 2 à 3 jours dans les bassins oxygénés, mais il baille sur les étals. Je pense mettre des brumisateurs pour le maintenir fermé. On peut le garder encore 24 heures au frigo. » Devant le succès de ce produit au goût fin – les volumes s’épuisent vite, uniquement en circuits courts – Thierry Blanc va multiplier les cordes de captage. Il pense aussi tester le pétoncle noir en barquette sous vide « pour mieux le conserver ».
Hélène SCHEFFER |
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