Vers une détente des prix du cabillaud sous deux mois

Le 29/03/2017 à 17:37 par La Rédaction

Dans l’univers des poissons blancs, le cabillaud dispose d’une place à part en Europe, où, concernant les volumes, il fait jeu quasi égal avec le saumon dans la consommation. Mais pour Ragnar Nystøl, Pdg de Kontali pour la Norvège, « ses cours sont moins réactifs au manque de volumes que ceux du saumon ». Seulement 3 % de hausse des prix sur l’année 2016 à comparer à 36 % pour le saumon, chiffre-t-il. Les jeux de substitution au niveau mondial entre les espèces de poissons blancs peuvent expliquer en partie le phénomène.

En 2016, l’arrivée de plus de merlu, de colin d’Alaska, d’églefin et de lieu noir a permis aux Européens de jouer sur divers tableaux pour satisfaire leurs demandes nationales en limitant la hausse des prix en 2016.

Du moins en partie. Car, comme l’explique Ragnar Nystøl, le commerce des poissons blancs est troublé par les variations de change dont l’impact peut s’avérer plus que conséquent. Alors que les prix des exportations islandaises de filets de cabillaud entre 2012 et 2016 ont grimpé de 10 % en euros – avec une demande en hausse de 46 % –, ils ont flanché de 8 % dans la monnaie islandaise. Sur l’origine Norvège, le cours du cabillaud frais entier sur les quatre dernières années a progressé de 6 % en euros et de 32 % en couronnes norvégiennes. Un différentiel qui explique en partie la colère des pêcheurs islandais, qui venaient tout juste, au moment du North Atlantic Seafood Forum, de mettre fin à deux mois de grève afin de négocier des augmentations de salaires. Or, si déjà on peut constater que le dollar se renforce face à l’euro début 2017, il est difficile d’anticiper les mouvements des monnaies dans le contexte actuel. Élections en Allemagne, France, négociations sur le Brexit, etc. Pour Ragnar Nystøl, une seule chose est sûre : « D’ici deux à trois mois, les cours particulièrement élevés du cabillaud pourraient se détendre : car la Norvège comme l’Islande, avec la grève, sont en retard sur leurs prises de quotas par rapport à 2016. » Le rattrapage devrait amener 60 000 tonnes de plus sur les marchés.

C. A.

 

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