Nettement confortée par les prévisions du panel américain de l’Institut national des pêcheries (NFI), la production mondiale de crevettes tropicales d’élevage pourrait dépasser les 3,5 millions de tonnes cette année. Un record vraisemblablement, vu les productions croissantes annoncées en Inde, en Thaïlande, au Vietnam, en Amérique latine et étant donné la reprise de la Chine et de l’Indonésie. Beaucoup plus optimiste que le panel NFI, le consortium Global Aquaculture Alliance table sur une production de 4,5 millions de tonnes en 2018 et 2019. La crevette blanche P. vannamei pèse 75 % de l’offre en crevetticulture. Grâce à l’ouverture de nouvelles zones de production, l’Inde devrait dépasser les 700 000 tonnes et son expansion se poursuivre, estime les panélistes du NFI. De son côté, l’Équateur renforce sa croissance par des gains de productivité. La pression à l’achat de la Chine pousse la crevetticulture équatorienne dans ce sens. Tendance identique au Vietnam, devenue parallèlement à la crevetticulture une véritable « usine » de transformation de crevettes importées puis réexportées sur le marché chinois. En comptant sa propre production et les importations, le Vietnam atteindrait 470 000 tonnes cette année. En 2017, la France a importé 110 000 tonnes de crevettes. Ses deux premiers fournisseurs étant l’Inde et l’Équateur, le boom de production pourrait avoir un effet favorable sur les prix et relancer une consommation à domicile en baisse de 4,4 % en volumes l’an dernier. « Tout dépendra si les acheteurs chinois acceptent moins les hausses de prix que par le passé », estime Cécilia Bongiorno, présidente d’Eurotrade Fish. La moitié des exportations de crevettes équatoriennes part en Chine et 25 % vers l’Europe. C’était l’inverse il y a cinq ans. « Si la Chine fait baisser les prix, la France pourra peut-être récupérer les volumes perdus en 2017. » De fait, l’Europe n’est plus prioritaire. Bruno VAUDOUR
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En hausse malgré les épisodes récurrents de maladies dans les élevages, la crevetticulture pèse plus de la moitié de la production mondiale de crevettes. L’Inde et l’Équateur présentent les meilleurs potentiels de croissance dans les prochaines années. Ce sont les premiers fournisseurs de la France en volumes. Le Venezuela arrivant en troisième position. |