Le groupe Scogal investit pour une meilleure valorisation

Le 21/04/2022 à 9:48 par La rédaction

Avec l'acquisition de Valofish, et un projet d'investissement de plus de 17  millions d'euros par Copalis Industrie, le groupe Scogal prépare résolument l'avenir. Il témoigne ainsi du fort dynamisme de la filière des coproduits marins.

 

Leader mondial sur le marché des hydrolysats, le groupe Scogal fait partie des plus gros transformateurs de coproduits en France. Ses deux filiales, Copalis industrie et Valofish, œuvrent sur les marchés de l'alimentation animale et la nutraceutique pour la première et de la surgélation et la fabrication du surimi base pour la seconde.

C’est en 1960 que naît l’ancêtre du groupe Scogal, la Coopérative de Traitement des Produits de la Pêche (CTPP). Il s’agissait, pour les mareyeurs du port de Boulogne-sur-Mer, de trouver une valorisation à des déchets jugés alors sans valeur. Au départ, cette valorisation prend la forme de farines de poisson dédiées à l’alimentation animale. À la recherche d’une plus grande valeur ajoutée, la coopérative développe dix ans plus tard le procédé d’hydrolyse enzymatique. Par ce biais, la matière première est transformée en hydrolysat de poisson, riche en peptides marins. Cette technologie lui permet de se démarquer et de s’imposer sur le marché mondial de la nutrition animale (petfood et aliment d'aquaculture).

En 2000, l'entreprise étend sa gamme de compétence avec l'atelier des ingrédients marins dédié aux compléments alimentaires et à la nutraceutique. Un tri plus sélectif de la part des coopérateurs et fournisseurs permet à l'entreprise d'extraire des molécules spécifiques à haute valeur ajoutée, comme le collagène issu des peaux. Le groupe se diversifie une nouvelle fois en  2016 en se lançant sur un nouveau marché à forte valeur ajoutée, celui de la surgélation. Grâce à l'acquisition de son concurrent Valofish (12 millions d'euros de CA), survenue en 2020, le groupe Scogal conforte sa place sur le marché de l'alimentation humaine et gagne une nouvelle activité, la confection de base de surimi. Représentant 60 % du chiffre d'affaires du groupe, l'alimentation animale reste la principale voie de valorisation des coproduits récupérés. La part de la nutraceutique est de 13 % et la partie agroalimentaire et surgélation correspondent à 27 % du chiffre d'affaires.

La course aux coproduits

Avec le rachat de Valofish, la quasi-totalité des coproduits du port de Boulogne-sur- Mer et des alentours sont aujourd’hui déjà captés par le groupe Scogal. Une croissance externe par le rachat qui permet de mieux gérer la matière première et de mieux la valoriser « La clé de notre activité ce sont les coproduits. Nous sommes sur un gâteau qui ne grossit pas et a plutôt tendance à diminuer. Nous devons être stratégiques pour capter un maximum de matières premières et répondre à la demande croissante de nos marchés », explique Arnaud Terninck, codirecteur général de Copalis et responsable du développement commercial sur la partie des ingrédients marins. Mais ce développement et la demande mondiale croissante en hydrolysats issus de la valorisation des coproduits de poisson nécessitent d’augmenter les capacités de production et de stockage du groupe. « La matière première est sensible et se doit d’être la plus fraîche possible. Les équipements de stockage doivent répondre à des conditions très exigeantes et des températures contrôlées ».

En 2021, le projet d'investissement Ecoopmer de Copalis Industrie est lauréat de l'appel à projet de France Relance dans la catégorie « relocalisation », fort de ses promesses en matière d'économie d'énergie, de gestion des coproduits et de sa forte place à l'international. L'entreprise va ainsi bénéficier d'une participation progressive de l'État de plus de 4 millions d'euros sur les 17 millions d'euros d'investissement prévus. L'ensemble du processus industriel sera ainsi optimisé avec de nouveaux broyeurs, séparateurs ou convoyeurs, mais aussi trois nouveaux silos.

« Si la valorisation des coproduits et le zéro déchet sont aujourd’hui dans l’air du temps, il ne s’agit pas pour nous de suivre une tendance. C’est notre ADN depuis soixante ans. Nous sommes leaders sur ce marché et ces investissements vont contribuer à maintenir notre leadership », analyse Arnaud Terninck.

Ce projet permettra d'accroître les volumes de production de 15 % dans les deux  prochaines années, puis de 30  % dans les trois années suivantes. Une trentaine d'emplois minimum devraient être créés dans les quatre années à venir.

75 % du chiffre d'affaires est à l'export

70 000 t de coproduits collectés à l'année.

50 M€ Le chiffre d'affaires de Scogal

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