L'élevage, une réponse au manque d'apports ?

Le 23/03/2022 à 15:10 par La rédaction

Stolt Sea Farm cherche des alternatives pour permettre aux clients de profiter du poisson plat dont les apports baissent drastiquement en Europe.

Leader de l’aquaculture à terre et du marché de l’élevage durable de la sole et du turbot, Stolt Sea Farm fêtera en 2022 son 50e anniversaire. La majorité de ses installations de production étant situées dans la péninsule ibérique, la société a ses principales activités en Espagne. Stolt Sea Farm, division de Stolt-Nielsen-Limited fondée en 1972, vend ses produits dans plus de 30 pays dans le monde. « Nous vendons à un large éventail de détaillants, y compris les grands supermarchés (par exemple, Carrefour et Auchan en France) et les opérateurs de cash and carry. Le secteur de l’hôtellerie, notamment les hôtels, les restaurants, les compagnies aériennes et les paquebots de croisière achètent également nos produits auprès de grossistes. Nous avons actuellement plus de 500 clients actifs et nous explorons également d’autres canaux de vente », détaille Jordi Trias, président de Stolt Sea Farm.

La société emploie aujourd’hui plus de 400 personnes dans cinq pays, exploite neuf fermes de turbot, quatre fermes de sole et mène plusieurs autres activités, notamment des écloseries, des usines alimentaires, des installations de traitement et de conditionnement ainsi que des centres logistiques. Par ailleurs, Stolt Sea Farm a récemment augmenté sa capacité de production à environ 5 700 tonnes de turbot et 1 600 tonnes de sole. Bien que certains projets d’investissement aient été temporairement mis en attente au cours de l’année 2020 en raison de la pandémie, depuis 2019, Stolt Sea Farm a construit et démarré « avec succès » deux nouvelles fermes de recirculation RAS (Recirculating Aquaculture System) pour la sole.

L’une se trouve en Espagne et l’autre en France. « Nous continuons à investir dans notre expansion, malgré les circonstances très difficiles de ces deux dernières années. Notre ambition est de doubler la production de turbot et de porter les volumes de sole à plus de 11 000 tonnes d’ici 2035 », poursuit le président. En septembre, la ferme à soles de Tocha, au Portugal, l’une des deux nouvelles fermes de recirculation ultramodernes construites récemment, a franchi une nouvelle étape avec sa première production de sole, quatre mois avant la date prévue. Jordi Trais ne cache pas sa satisfaction : « Après un an d’exploitation, les résultats dépassent nos attentes initiales. » Quant à l’avenir, l’entreprise poursuit son plan de développement durable. « Cette question fait partie intégrante de nos activités. Nos deux objectifs principaux pour 2030 sont 0 % de déchets mis en décharge et une réduction de 65 % de la teneur en farine de poisson dans nos aliments », conclut le pré- sident de Stolt Sea Farm. Mais la société ne compte pas s’arrêter là. « Nous envisageons d’élever au moins une autre espèce, car nous avons un savoirfaire et des techniques innovantes qui permettent l’élevage d’espèces habituellement difficiles », confirme Jordi Trias. Mais pour l’instant, il reste discret sur ces futures activités.

 

[Et en France]

Même si l’aquaculture européenne de turbot est dominée par l’Espagne et le Portugal, la France possède un produit estampillé Label rouge. Une seule entreprise produit du turbot d’élevage dans l’Hexagone : France Turbot Ichtus appartenant au groupe Gloria Maris qui a racheté, en 2015, l’activité piscicole de France Turbot. Mais en 2019, dans la ferme aquacole de Noirmoutier, 70 tonnes de turbots sont morts asphyxiés après un incident électrique. Depuis, la ferme France Turbot bataille contre Enedis pourobtenir des dédommagements. « La responsabilité d’Enedis a été reconnue mais elle a été contestée. On est en attente de la décision qui sera rendue après l’appel », explique Catherine Riera, directrice de la communication de Gloria Maris. Elle ne cache pas que cet incident était « catastrophique » pour la société qui proposait ses produits notamment à la restauration gastronomique. La société a gardé des géniteurs dans l’attente de relancer l’activité. « On ne désespère pas. On reste en attente. »

 

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