Gaël Michel, secrétaire général de l’Union du mareyage français

Le 15/06/2015 à 15:56 par La Rédaction

“ Derrière le rôle confié par l’Europe aux OP dans la commercialisation, nous pensions qu’il s’agissait de faire coïncider au mieux production et demande. À cet égard, nous sommes déçus. Nous n’avons pas gagné en transparence sur les prix de la première vente, au contraire.
Malgré nos demandes, les plans de production et de commercialisation ne nous ont pas été transmis de façon systématique. Pourtant, il y a urgence à travailler de concert avec les OP. Les mareyeurs connaissent les débouchés les plus rémunérateurs, les périodes de méventes. Disposer d’apports abondants pendant les vacances scolaires est un non-sens !
Dans un pays qui importe près de 80 % de ses produits de la mer, les captures françaises peuvent être absorbées, notamment sur le marché du frais, le plus rémunérateur. Mais ce n’est possible qu’avec l’étalement des apports sur l’année ou les saisons de pêche. En aval, nous avons aussi une marge de progrès, avec les GMS, pour développer des marchés. Mais il faut du dialogue, une visibilité sur les prévisions d’apports. Aujourd’hui, les débats ont lieu lorsqu’il y a une crise. On finit par confondre la valorisation des captures avec l’écoulement de gros volumes.
Quant à la transformation, elle peut offrir des débouchés, souvent moins rémunérateurs pour les pêcheurs, sauf à organiser une nouvelle chaîne de distribution en affectant des volumes, ce que les OP ont le pouvoir de faire. D’autant qu’aujourd’hui, certaines ont fixé des prix déclenchant des ordres d’achats qui les transforment en acheteurs comme les autres. Trop souvent, les prix fixés maintiennent des cours en criées artificiellement hauts et perturbent les marchés. Nous sommes presque certains qu’elles revendent ces volumes à perte… et ce n’est pas un système durable. Comme il ne s’agit pas d’invendus, ils ne bénéficient pas des aides au stockage de l’Union.
Bien sûr les pêcheurs ont le droit de vendre à un tarif inférieur aux prix proposés par les OP pour travailler sur des contrats en partenariat avec des mareyeurs. Pour les pélagiques, les crustacés ou les coquillages, il existe une tradition de contractualisation. Elle se développe un peu dans les pêcheries polyvalentes, mais les essais ne sont pas toujours concluants, faute de livraisons régulières. ”

 

Retrouver sur notre site : l'interview de Jacques Pichon, directeur de l'OP LPDB, UN AN APRÈS L'ADOPTION DE LA PCP, QUEL RÔLE POUR LES OP ?

et aussi le point de vue

 

de Yves GUIRRIEC, directeur de la criée de Lorient et de l'association des directeurs de halles à marée

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