La Mattanza à Turin (Italie)

Le 31/12/2019 à 16:27 par La Rédaction

 

Dans la capitale du Piémont, à moins de trois heures de Nice, les marchés alimentaires sont partout. La Mattanza est l’exemple type de la poissonnerie ambulante familiale, qui sait répondre à une demande pointue de connaisseurs.

 

La Mattanza
Marché de la Crocetta
Turin

Surface :
30 m² (camion)
Effectif : 4
CA : nc

 

/tl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2019/201912/LF-Turin-poissrie-gp-merluchon-2.pngLa criée d’Imperia, sur la côte de Ligurie, à moins de 200 km, est réputée pour ses merlus de ligne ainsi que ses daurades royales, espadons, sérioles et rougets de roche. San Remo pour ses crevettes rouges. Les céphalopodes, dont les moscardini (petits poulpes), proviennent de Toscane, les soles de l’Adriatique, l’anchois frais des lamparos génois, ou salé d’une institution sicilienne, la conserverie Balistreri.
Mais la morue, dont raffolent les Italiens, est islandaise.

 

Signe des temps difficiles pour la ressource méditerranéenne : l'aquaculture est plus qu’un appoint pour le poisson.
Les bars et daurades d’élevages italiens sont moitié moins chers que les sauvages, avec des tailles inférieures il est vrai. Les huîtres du Morbihan de Kys Marine transitent par le grossiste milanais Deton Italia, mais les moules, de filière, sont du pays. C’est l’espèce numéro un en volume consommée par les Italiens. Fin de marché ici, l’étal est plus clairsemé.

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Turin compte plus de 60 marchés de plein air et halles, dont celui de Porta Palazzo, le plus important d’Europe. À l’écart de cette cohue, le petit marché de la Crocetta est l’un des plus anciens de la cité.

Vito et sa femme Ornella y tiennent la seule poissonnerie, du mardi au samedi, de 7 à 14 heures. Une peinture naïve évoquant la Mattanza (« le massacre », en italien), la scène de l’abattage traditionnel du thon rouge en Sicile, s’affiche derrière l’étal rutilant de leur camion Bolpagni. C’est le nom de l’entreprise familiale, créée en 1977, réputée pour la qualité de son offre, surtout de petite pêche, et de ses services. Leur fille et son tatoué de mari prennent doucement le relais, avec la même gentillesse et fierté du métier.

Les prix sont assez élevés, y compris celui du populaire anchois, grande spécialité transalpine, à 15 euros en frais, ce samedi d’octobre. Dans un pays où la grande distribution n’a jamais décollé, le consommateur ne lésine pas sur la qualité quand il s’agit de manger.

Aussi, il n’est pas étonnant de constater que les ménages italiens sont ceux qui dépensent le plus en Europe (consommation hors domicile exclue) en produits de la pêche et aquaculture, avec plus de 11 milliards d’euros en 2017. Devant l’Espagne et la France.

Reportage : Lionel FLAGEUL

 

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