Labels, écolabels, mentions, revendications, marque d’origine… les étiquettes s’ornent de logos divers et variés. Face à cette jungle, difficile pour le consommateur de s’y retrouver et de maîtriser le « sens » de ses emplettes. Ils ne sont pas seuls à être perdu. Les producteurs peinent à faire le tri parmi tous les cahiers des charges disponibles, afin d’harmoniser leurs pratiques pour obtenir les divers sésames disponibles et répondre aux exigences de leurs clients qui optent parfois pour le MSC, d’autres pour Friend of the Sea, parfois pour des démarches privées « pêche durable », certifiées par des acteurs comme Bureau Véritas.
Malheureusement, pour de nombreux acteurs de la filière, la majorité des écolabels en place axent uniquement leurs efforts sur le volet environnemental de la pêche, éludant les aspects économiques et sociaux, pourtant indispensables à des pratiques durables et responsables. L’idée de se tourner vers l’association reine pour l’élaboration de normes, c’est-à-dire l’Afnor, a donc fait son chemin. La CITTPPM, ou confédération des industries du traitement des produits des pêches maritimes, FranceAgriMer, le Syndicat national des saleurs saurisseurs de poisson mais aussi le CNPMEM, From Nord et Orthongel se sont mobilisées en ce sens.
Visant une harmonisation via un cadre commun, la commission de normalisation AFNOR/V45P se réunira donc le 3 juillet 2014. Une journée de travail, ouverte à tous les acteurs de la filière, dont l’objectif est de mettre en place à l’horizon 2016 une norme commune d’envergure internationale. L’ISO 19565 devrait prendre en considération les trois piliers du développement durable que sont les volets environnementaux, économiques et sociaux. Les exigences sur la traçabilité, l’étiquetage et les contrôles seront également étudiées durant cette journée de travail.
À noter, la commission pilote un projet international : Norvège, Canada, Malaisie, Île Maurice, Espagne, Thaïlande, et États-Unis sont également engagés dans ces travaux.
C.FAY
Pour en savoir plus :
« Donner un cadre aux écolabels » - Entretien avec Philippe Drouin