Le Seafood regorge de pépites, parfois futuristes. Sur le stand immaculé vert et bleu du Taïwanais Hydean Biotechnology, Tony Chen (à gauche), responsable marketing, et son collègue décrivent une réalité de l’aquaponie qu’on n’imaginait pas aussi avancée.
En Occident, les Urban Farmers, perchées sur les toits de Zürich ou La Haye par exemple, ne dépassent guère les quelques tonnes annuelles de tilapia, salade, tomate et basilic. Aux États-Unis, le modèle FarmedHere, plus grand, multiplie le chiffre par dix. Cela reste peu face aux centaines de tonnes d’espèces nobles élevées en aquaponie par Hydean au sud de Taïwan.
À Pingtung, cette filiale de Tai-I, richissime multinationale du métal et du cuivre, maîtrise cinq systèmes de 50 tonnes chacun : trois pour du mérou et du barramundi, en eau salée, et deux autres pour de l’anguille, en eau douce. Plus de 250 tonnes de poissons sortent ainsi d’immenses bassins régulés. L’élevage de cobia et crevettes démarre. Pour la partie végétale, très diversifiée, l’algue atsuba-nori joue un rôle clé : une partie sert à alimenter les poissons. Ces derniers seront écoulés sous la marque Puredise, à Hong Kong, en Chine ou au Japon, auprès d’une clientèle asiatique avide de produits sains.
Les experts en recirculation d’eau d’Hydean sont venus à Bruxelles non pour vendre leurs poissons mais leur biotechnologie. Tony Chen est ravi des bons contacts avec le Vietnam, la Chine, le Qatar et l’Arabie saoudite.
Son système fera-t-il partie de l’incroyable projet Neom ? Souhaité par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, ce projet à 500 milliards de dollars doit faire naître une mégalopole ultramoderne au bord de la mer Rouge. Une ville autonome tant côté énergie qu’alimentation, grâce à des fermes urbaines.
Il faut être bigouden pour poser la question saugrenue du coût de revient du kilogramme de poisson…
Texte et photo : Lionel FLAGEUL