L’abattage du saumon de Cherbourg reprend en décembre, avant les fêtes de fin d’année. La saison de l’unique aquaculteur français de salmo salar élevé en mer est toujours à cheval sur deux ans. Pour la période courant de décembre 2016 à juillet 2017, seules 200 tonnes de salar ont été disponibles, quand Pascal Goumain, président de Saumon de France, en espérait 400 au printemps dernier.
Rien d’inquiétant. Nul problème parasitaire ou bloom planctonique n’est venu troubler les salmonidés. Leur biomasse avait été surestimée par un comptage visuel des poissons. Pour éviter que le problème ne surgisse à nouveau, l’entreprise a décidé d’acquérir un scanner avec un système de comptage. Un investissement lourd de 100 000 euros : le prix de la fiabilité.
Source de satisfaction, 100 tonnes de truites sont aussi sorties des cages de la grande rade. Redémarrer la fario et l’arc-en-ciel avait été l’un des axes de développement souhaité par AMP (Aquaponic Management Project), la holding parisienne présidée par Pascal Goumain, lors de sa reprise des deux tiers du capital de GMG Saumon de France, en 2014. Une partie des salmonidés abattus s’orientera vers l’atelier de fumage, qui démarre lui aussi en décembre. Il vient d’être installé dans une partie aménagée dans le bâtiment de conditionnement, acquis en 2015, dans la zone Produimer de Tourlaville. L’offre fumée sera commercialisée sous le nom le Saumonier Cherbourg, repris par AMP en 2016.
Mais ce mois de décembre sera décisif pour Pascal Goumain qui attend l’avis de modification du Plan local d’urbanisme. Une obligation pour lancer en 2018 une enquête publique, afin de construire une unité de prégrossissement de smolts, en aquaponie : le chaînon manquant pour assurer une production en continu sur l’année. L’aquaponie, AMP y croit et vient de gagner des appels à projets pour trois fermes urbaines, dont l’une devrait voir le jour dès 2018 au Havre.
Texte et photo : Lionel FLAGEUL