En diffusant un mois avant Noël une enquête Thalassa sur l’industrie du saumon, France 3 plante-t-elle un nouveau coup de couteau médiatique dans le dos des salmoniculteurs ? Pas vraiment, même si le ton anxiogène habituel aux télévisions ne déroge pas à la règle, le reportage apporte des réponses aux questions légitimes que peuvent se poser les consommateurs. Il y avait pourtant de quoi s’inquiéter... L’émission pointe en particulier les niveaux de contamination à la dioxine, aux PCB, aux pesticides et aux métaux lourds relevés par une étude réalisée à la demande de l’Institut national de la consommation (INC). Le mensuel « 60 millions de consommateurs » publie en parallèle un dossier spécial saumon.
Si les niveaux de contaminants détectés apparaissent très inférieurs aux limites réglementaires, le saumon bio crée la surprise avec des teneurs en arsenic, en pesticides et en métaux lourds plus élevées que les saumons conventionnels.
Branle-bas de combat dans les états-majors de la filière saumon qui doivent répondre aux suspicions des journalistes. La réponse est simple, elle tient au type d’aliment distribué dans les cages. Plus la teneur en farine et huile de poisson pêché dans l’océan est élevée, plus le niveau de contamination par des polluants risque d’augmenter. Or le cahier des charges saumon biologique impose plus de 40 % de protéines et d’huiles marines. Il est donc plus exposé aux polluants que le saumon standard, lui-même bien plus végétarien mais dont la teneur en oméga 3 s’est réduite au fil des ans.
B.V.