L’enseigne de centre-ville se met dans l’air du temps en sortant sa nouvelle gamme de conserves de thon. Elle porte le label Pavillon France, encore rare dans l’univers des conserves de poisson. Fabriquée par la conserverie Chancerelle, arrivée en seconde et troisième positions pour ses marques Phare d’Eckmühl et Connétable dans le classement Greenpeace, elle contient de l’albacore capturé par des armements qui garantissent le non-usage de DCP, dispositifs de concentration de poissons. Leur utilisation répandue dans la pêche thonière est fortement critiquée par Greenpeace qui met la pression sur la grande distribution et les conserveurs pour y mettre fin. Ses actions coups de poing de l’ONG, visant à sensibiliser le grand public au problème de surpêche, semblent fonctionner. Elles participent à la chute des ventes des conserves de thon observée depuis 2010. Pour enrayer cette baisse, les conserveurs qui savent les petites boîtes « populaires » pour leur praticité (71 % des ménages selon un sondage CSA), leur durée de vie (64 %), leur bon rapport qualité prix (68 %), se mobilisent pour rassurer les consommateurs. Ainsi en mai dernier, ils encourageaient la CTOI (Commission du thon de l’océan indien) à réduire plus encore le nombre de DCP par bateau. La proposition de 425 à partir de janvier 2017 contre 550 actuellement, n’était pas à leurs yeux suffisante. Ils visent 250 à 300 maximum, sachant que les captures des senneurs doivent diminuer de 15 % et que l’usage des aéronefs pour repérer les bancs de thons est désormais interdit. La gamme Monoprix sera disponible en septembre 2016. Sera-t-elle bien classée par Greenpeace ? Réponse un peu plus tard mais déjà on sait que l’ONG reprochera la mise en boite d’albacore, dont les stocks sont plus fragiles que ceux du listao. Klara Hélouvry |