Sur un segment aussi mature que la conserve de thon, lancer une nouvelle marque relève de la gageure. Princes entend pourtant se faire une place aux côtés de Petit Navire et de Saupiquet. « Ce nombre limité d’acteurs est une opportunité », estime Grégory Faure, responsable marketing France et Belgique. Car la stabilité du poids des MDD le montre : les Français restent attachés aux marques sans être pour autant fidèles à la même. Nombre d’entre eux sont prêts à essayer une autre marque et obtenir un meilleur rapport qualité prix. C’est l’autre opportunité décelée par l’étude Blue Panel réalisée pour Princes.

Duel prévisible

L’ambition de la marque est de dynamiser ce marché de plus de 535 millions d’euros grâce à une offre qualitative et accessible d’albacore entier. « Notre usine Princes Tuna Mauritius effectue un double nettoyage du poisson pour un beau visuel des produits », reprend Grégory Faure, en soulignant leur adaptation à la demande française.
Cette stratégie a valu au groupe agroalimentaire de Liverpool des positions fortes sur le thon en conserve au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, où il est leader tout comme en Autriche, sous le nom Vier Diamanten, également adopté en Allemagne et en Pologne.
En France, sa gamme de cinq références est présente depuis le 1er juillet chez Carrefour, Cora et Match. Le lancement s’accompagne jusqu’en septembre d’un plan de soutien massif : campagne d’affichage parking, opérations en magasin avec des promotions 1 acheté, 1 offert.
D’ici trois ans, Princes vise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. Et, à terme, un développement sur d’autres segments de la conserve de poisson. Un appétit à la dimension du groupe. Présente dans plus de 10 pays européens avec une vingtaine de marques de produits alimentaires, la filiale de Mitsubishi Corporation, également fournisseur de marques de distributeurs, a réalisé 1,74 milliard de livres de chiffre d’affaires en 2013.

A.C. RENARD