La zone Capécure, the place to be* de la filière

Le 18/10/2023 à 16:00 par La rédaction

Un projet de ferme aquacole, des startup innovantes, des investissements importants… Dans les Hauts-de-France, et plus particulièrement à Boulogne-sur-Mer, la filière des produits de la mer ne cesse de croître.

 

Dans les Hauts-de-France, la zone économique Capécure de Boulogne-sur-Mer porte fièrement le statut de « hub » des produits de la mer. Cette position logistique stratégique en Europe attire de nouvelles entreprises. Cette année, après de longs mois d’inoccupation, la pépinière Haliocap, spécialisée dans l’hébergement d’entreprises de la filière halieutique, a accueilli trois nouvelles entités : Seafood Reboot, Opale Fish et Demarne pour « un projet innovant ». Gérés par la communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB), les locaux d’Haliocap se composent d’un incubateur dédié à l’innovation, d’une pépinière de quatre cellules et d’un atelier relais offrant une solution transitoire de locaux pour les entreprises aquatiques innovantes. Une offre « irrésistible » aux yeux de Simon Ferniot, patron de Seafood Reboot, qui envisageait plutôt la Normandie pour installer sa société. « Puis j’ai vu cette densité de services et de savoirs à Capécure, ainsi que des ressources humaines incroyables. Chez Haliocap, tout a été mis en place pour qu’on puisse développer notre projet », vante-t-il. La preuve, s’il en fallait une, que Boulogne continue de confirmer son statut de premier centre européen de transformation et de distribution des produits de la mer. Même si le territoire se fait doucement rattraper par l’activité croissante dans d’autres villes, notamment à Urk, aux Pays-Bas.

Capécure en voie de diversification ?

Par ailleurs, les entités déjà existantes à Capécure s’étendent et se modernisent. Certaines, sommées de déménager par la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) pour des raisons de sécurité, investissent dans le foncier. C’est par exemple le cas de la société Direct Océan, qui a intégré ses nouveaux bureaux en juillet. Mais le projet phare de l’année 2023 reste l’implantation de la ferme de saumon Local Océan, estimé
à plus de 200 millions d’euros. Après une réunion en juin, une enquête publique a été lancée en juillet. Le projet a reçu le soutien de la Région sous forme d’une avance s’élevant à environ 2,5 millions d’euros.

Le manque de place dans l’espace portuaire commence néanmoins à se ressentir. Pour répondre à cette problématique, le port Boulogne-Calais, propriété de la Région, prévoit d’investir 16,7 millions d’euros sur la zone d’ici 2027. Cette somme financera, entre autres, la démolition des friches industrielles.

Mais les Hauts-de-France, c’est aussi la ressource. Boulogne-sur-Mer a conforté, en 2022, sa place de premier port de pêche de France. Si les volumes débarqués ont été en légère baisse, la hausse du prix moyen a permis à la criée d’atteindre son chiffre d’affaires le plus élevé depuis 20 ans, à plus de 87 millions d’euros. Cela a surtout été possible grâce à la vente exceptionnelle des populations de seiches et encornets. De plus, la région a été plutôt épargnée par le plan d’accompagnement individuel (PAI) Brexit. Six bateaux des Hauts-de-France ont été retenus pour en bénéficier. L’incidence du plan sur l’activité de la criée boulonnaise devrait donc être « minime ». L’ampleur du PAI dans d’autres région, poussant les acheteurs à s’approvisionner davantage dans les Hauts-de-France, pourrait même profiter à Capécure. En revanche, les choses se compliquent pour les pêcheurs à pied de la baie de Somme. En fin d’année 2022, ils étaient confrontés à la baisse de quotas des coques, passant à 64 kilogrammes par jour et par personne. Cet été, en raison d’une forte mortalité sur les gisements de coques en baie de Somme nord due aux conditions climatiques, la pêche a été suspendue. Elle a été rouverte au Crotoy fin septembre, avec un quota de 32 kilogrammes par pêcheur pendant 15 jours. Insuffisant pour sauver la saison malgré l’ouverture d’un autre gisement sur la plage des Salines, à Oye-Plage. Pour accompagner cette filière, la Région mène une étude sur la purification et la consommation de produits de pêche à pied sur le territoire des Hauts-de-France.

 

Darianna MYSZKA

* (Traduction : L’endroit idéal/L’endroit où il faut être. NDLR)

 

Retrouvez l'intégralité du focus Hauts-de-France dans le magazine Produits de la mer n°221

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