Quel avenir pour les criées ? Telle était la question posée par le forum annuel de l’Association des directeurs et responsables des halles à marée françaises, les 6 et 7 juin à Saint-Jean-de-Luz/Ciboure. L’organisation de cette réunion était l’occasion de présenter et d’asseoir la SPL (société publique locale) d’exploitation du port départemental de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure, gestionnaire des différentes activités des ports, dont la criée, depuis début 2023. Le premier jour, l’assemblée générale a procédé au renouvellement du bureau avec l’élection d’Alain Cailler (port de Boulogne-sur-Mer) et Sébastien Le Reun (CCI de Vendée) à la coprésidence de l’association.
Les assises qui avaient lieu le lendemain ont réuni une centaine d’acteurs de la filière sur le thème « Quel avenir pour les criées ? ». Le bureau d’étude Meresco a dressé un état des lieux de la situation, rappelant les nombreuses difficultés rencontrées auxquelles sont venues s’ajouter trois crises conjoncturelles majeures : le Brexit, la fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne et l’augmentation du coût de l’énergie. On assiste à une concentration des acheteurs, comme à une concentration des droits de pêche au niveau des armements. Côté criées, l’une des grandes revendications pour assurer la transparence des prises et du marché est d’imposer la pesée en criée de l’ensemble des produits de la pêche. « L’étude de Meresco donne l’exemple de la région Paca, où l’absence de criée entraîne des estimations incertaines allant de 2 700 à 4 500 tonnes de poisson pêchées à l’année. L’État nous demande toujours plus d’informations sans nous offrir les moyens de les avoir, ni de fonctionner. Les criées n’ont ainsi pas été bénéficiaires des plans d’accompagnement liés au Brexit et à l’arrêt cétacés dans le golfe de Gascogne. La disparition des criées entraînerait une opacité du marché et ferait peser un risque sur la gestion de la ressource », rappelle Marie-Laure Ondars, directrice générale de la SPL.
Aurélie CHEYSSIAL