Premier bassin d’expédition européen, Marennes-Oléron ne disposait jusque-là d’aucune grande fête ostréicole pour lancer la saison. Une anomalie puisque certains produits gastronomiques sont beaucoup plus réactifs, à l’image du jambon qui se fête en avril à Bayonne. Les Huîtres Marennes Oléron ont donc décidé de prendre le sujet à bras-le-corps, reprenant une idée lancée en son temps par l’office de tourisme. Marquant du même coup le 50e anniversaire de la célèbre appellation ostréicole, ces premières Fêtes de l’Ostra se sont déroulées du 11 au 13 octobre à l’entrée du chenal de La Cayenne (Marennes). L’occasion de communiquer sur cette indication géographique protégée (IGP) ostréicole, déclinée en plusieurs catégories : fines de claire, fines de claire vertes (Label Rouge en 1989), spéciales de claire et pousse en claire (Label Rouge en 1999). Autant de produits qui puisent leurs particularités dans l’art de l’affinage. Avec un budget approchant les 300 000 euros, l’organisation professionnelle avait clairement montré son ambition. Pas une énième fête ostréicole axée sur les dégustations ; un vrai rendez-vous de portée nationale pour lancer la saison. Au programme : un marché aux huîtres, des ateliers, des visites de claires, des conférences et des démonstrations culinaires. Avec un concert de Cali le samedi soir, face à plus de 1 000 spectateurs.
L’affluence, jugée correcte pour une première édition, fait état de 2 500 visiteurs le samedi. Mais avant d’envisager la suite, Laurent Chiron, président du Groupement Qualité Huîtres Marennes Oléron, devra d’abord convaincre ses troupes. Car cette grande et onéreuse opération de communication n’a pas manqué d’agacer certains de ses collègues, dans un contexte que l’on sait très compliqué pour la profession, entre méventes et baisse des cours ostréicoles. « Si on ne bouge pas, il ne se passera rien ; et si on bouge, il se passera peut-être quelque chose. Seuls ceux qui ne sont pas venus critiqueront, les autres sont ravis », tranche l’ostréiculteur de Nieulle-sur-Seudre.
David LABARDIN
