Vaste littoral, claires, réseau hydrographique : la Nouvelle-Aquitaine peut compter sur ses nombreux atouts géographiques pour proposer une gamme particulièrement étendue de produits de la mer.
La Nouvelle-Aquitaine est la région la plus vaste de France métropolitaine, couvrant 84 100 kilomètres carrés sur 12 départements, soit 15 % du territoire. Elle est aussi sur le podium des plus peuplées de l’Hexagone, en 3e position avec 6 millions d’habitants. Fait amusant, la consommation de produits de la mer y est, en 2022, exactement dans la moyenne nationale, tant pour les poissons frais, les coquillages frais que les céphalopodes frais.
Grâce à sa configuration géographique, la région a surtout la particularité de permettre des productions très diversifiées. Ses 970 kilomètres de côtes, estuaires,
rives et canaux en font bien sûr une région privilégiée pour la pêche. Côté ostréiculture, la Nouvelle-Aquitaine bénéficie de la particularité des claires, ces anciens marais salants désaffectés où les huîtres « classiques » de parc arrivent âgées de 3 ans et demi pour y être affinées quelques semaines et ainsi acquérir goût et couleur caractéristiques. Dans de moindres volumes, les claires font aussi le bonheur de la crevette impériale (Marsupenaeus japonicus). Environ 40 tonnes sont élevées chaque année en Nouvelle-Aquitaine, parfois en cohabitation avec les huîtres.
Enfin, la Nouvelle-Aquitaine est une région privilégiée pour l’aquaculture, les truites en particulier. « La région est le cœur de notre production, avec une trentaine d’élevages de truites et deux de nos usines : Roquefort et Sarbazan, souligne Stéphane Dargelas, P-DG d’Aqualande. La Nouvelle-Aquitaine est une région favorable à la pisciculture car elle abrite beaucoup de rivières résurgentes, qui puisent dans les nappes phréatiques. Le bassin hydrographique du grand massif landais est un vrai atout, avec une qualité d’eau remarquable », précise le dirigeant. C’est aussi en Nouvelle-Aquitaine que l’on produit le caviar français, avec le développement d’élevages d’esturgeons depuis les années 1990. La région compte aussi une entreprise emblématique des plats cuisinés à base de poisson : Maison Briau, fondée en… 1796. La PME est connue pour sa brandade de morue mais signe aussi paëlla de la mer, parmentiers de saumon ou de truite, lasagnes au thon, acras, etc. Côté distribution, la région peut s’appuyer sur des mareyeurs comme Mericq (également producteur) ou Arcachon Marée.
En matière de pêche, le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de Nouvelle-Aquitaine recense 569 navires « liés à une licence de pêche » sur 2022. La flottille régionale est principalement artisanale, mais elle compte aussi 55 navires de plus de 24 mètres, travaillant à la fois dans le golfe de Gascogne, mais aussi en Ouest-Irlande et Ouest-Écosse. Il existe une grande variété de métiers de pêche, avec une prépondérance d’arts dormants (76 %). La région compte cinq criées, réparties sur l’arc Atlantique sud-ouest. À noter qu’en 2022, la criée de Pasaia (Espagne) a enregistré un total de 5 065 tonnes de merlu produites par les navires néo-aquitains. Un volume colossal… qui correspond à la production de l’ensemble des cinq criées de Nouvelle-Aquitaine sur l’espèce ! Cela pénalise notamment la criée d’Arcachon, puisque ce sont certains navires arcachonnais qui choisissent d’acheminer leurs produits jusqu’à Pasaia.
Parmi les particularités, la criée de Royan est celle qui affiche le prix moyen le plus élevé des criées françaises l’an passé, avec un prix moyen général de 10,66 euros/kg. Ce record tient à la vente d’espèces nobles et bien valorisées : sole, maigre, bar ou lotte. Saint-Jean-de-Luz/Ciboure est la criée la plus importante en volume de Nouvelle- Aquitaine. Elle représente plus de la moitié des tonnages régionaux, principalement du merlu, de la sardine et du germon. À Oléron, l’année 2022 a été marquée par la livraison de la nouvelle criée l’été dernier. La Cotinière a vu ses volumes nettement orientés à la baisse par rapport à 2021 (3 443 tonnes, – 10,27 %), pour un prix moyen en augmentation à 7,05 euros/kg (+ 7,54 %). Le phénomène est inverse pour la criée de La Rochelle : des volumes
en forte hausse en 2022 (2 252 tonnes, + 11,89 %), mais un prix moyen annuel en légère baisse, à 5,46 euros/kg.
Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL