Chargée d’étudier la qualité de l’étude d’impact, présentée par l’entreprise Pure Salmon, la mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) de Nouvelle-Aquitaine attend mieux. Le projet d’implantation d’une ferme aquacole industrielle Pure Salmon, visant la production de 10 000 tonnes de saumon par an à Verdon-sur-Mer, fait couler beaucoup d’encre dans la région. Les partisans du projet mettent en avant les emplois créés, tandis que les opposants craignent des impacts irréversibles sur l’environnement et le cadre de vie. Autant dire que les conclusions de la MRAe étaient attendues. L’avis rendu souligne les nombreuses incertitudes qui persistent et encourage la mise en place de nouvelles études plus poussées. Au cœur des préoccupations : la ressource en eau. Le projet nécessiterait un prélèvement quotidien important dans une nappe saumâtre, potentiellement au détriment d’une nappe profonde essentielle pour l’alimentation en eau potable. L’impact de ces pompages sur la nappe éocène reste ainsi à évaluer mais des experts hydrologues du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) doivent se prononcer d’ici la fin de l’année sur ce risque. La MRAe pointe également les volumes très importants d’eau pompés (6 500 mètres cubes), équivalents à la consommation d’une ville de 43 000 habitants, et demande à la société de travailler à des alternatives plus économes. Au-delà de ces sujets, les rejets de l’usine – notamment les boues et les eaux traitées – soulèvent également de nombreuses questions, comme la gestion des risques en cas de fonctionnement dégradé ou accidentel. Autant de questions qui nécessiteront des réponses précises lors de l’enquête publique. Représentant 275 millions d’euros d’investissement, le projet de Pure Salmon, financé par un fonds singapourien, souhaite commercialiser les premiers saumons, frais et fumés, dès 2029.
Aurélie CHEYSSIAL