Pour cette inauguration, pas de ruban rouge mais une Saccharina latissima à couper avant d’accéder aux bassins de production permettant de cultiver jusqu’à 50 tonnes de laitue de mer fraîches par an.

Avec cet investissement, le producteur d’ormeaux France Haliotis, situé à Plouguerneau, sécurise l’approvisionnement de ses brouteurs. Un atout non négligeable sachant qu’il faut de 10 à 15 kilos d’algues pour produire un kilo d’ormeau. Le fondateur de France Haliotis, Sylvain Huchette, cite aussi d’autres avantages  : la réduction de la pression sur les champs sauvages, la possibilité de lisser sa production sur l’année et l’amélioration de la croissance de ses ormeaux.

En effet, les algues cultivées ont été sélectionnées et contiennent entre 30 à 35 % de protéines par matière sèche contre 20 % pour les laitues de mer sauvages. Ce qui accélère d’autant la croissance des ormeaux. En revanche, la production coûte plus cher que la récolte. Mais Sylvain Huchette fait ici un pari sur l’avenir, encouragé par les scientifiques du projet Idealg (visant la sélection d’algues locales à destination des entreprises), qui viennent de boucler une décennie de recherches.

Sylvain Huchette compte également installer des panneaux solaires pour alimenter le nouveau séchoir, sachant que le surplus de production partira vers les usines de transformation agroalimentaire ou cosmétique. Et France Haliotis confirme, pour la vente des ormeaux, un recentrage local, encouragé par les confinements. « Nous avons réalisé plus de 50  % de notre chiffre d’affaires en Bretagne en 2020 et cela devrait dépasser les 70 % en 2021 », indique le producteur. France Haliotis affiche plus de 25 % de croissance par rapport à 2019. 

Haude-Marie THOMAS