Soulagement pour la Compagnie des Pêches de Saint-Malo

Le 18/02/2025 à 10:51 par La rédaction

Un échange de quota de merlan bleu français, opéré en trois temps (mars, septembre et novembre 2024) contre du cabillaud arctique polonais, a permis de débloquer la situation périlleuse dans laquelle se débattait la Compagnie des Pêches de Saint-Malo depuis un an. Flashback. Début 2024, son chalutier « surimiseur », le Joseph Roty II, est à quai, atteint par la limite d’âge de 50 ans. En décembre 2023, l’armement malouin a annoncé un investissement de 15 millions d’euros pour installer une usine de transformation du merlan bleu en surimi base sur l’Annelies Ilena, chalutier pélagique de l’armement polonais Atlantex, déclenchant les foudres de l’ONG Bloom. Cette solution de « remplacement » ou plutôt de continuation, bien plus économique que l’achat d’un chalutier pélagique congélateur – même d’occasion (dans les 50 millions d’euros) –, impliquait un transfert de quota de merlan bleu du Roty (environ 10 000 à 12 000 tonnes par an) sur l’Annelies.En janvier et février 2024, des marins du Roty embarquent sur l’Annelies pour deux courtes marées. La suite est un imbroglio politique. Le 20 mai 2024, Florian Soisson, dirigeant de l’armement breton, affirme avoir reçu un accord écrit de la direction générale des affaires maritimes, signé le 14 janvier 2022, autorisant le transfert. Le 24 mai 2024, Hervé Berville refuse le transfert. La première saison de pêche du merlan bleu de l’année, la plus importante, de janvier/février à mai, est alors achevée. Le 21 septembre, nouveau gouvernement : Fabrice Loher récupère l’affaire. L’usine de Saint-Malo se trouve alors en fin de stock de surimi base de merlan bleu, lequel assure la moitié de la production. Le soulagement arrivera fin novembre. Il ne s’agit plus d’autoriser un transfert mais un échange de quotas entre la France et la Pologne, qui a d’ailleurs déjà débuté : environ 37 500 tonnes de merlan bleu du quota initial français de 2024 contre 1 250 tonnes de cabillaud polonais. L’Annelies Ilena a largement de quoi produire 3 000 à 3 500 tonnes de surimi base de merlan bleu, comme le faisait le Roty. Autre versant clé du dossier, le chalutier de fond l’Émeraude, copropriété de la Compagnie des Pêches de Saint-Malo et d’Euronor, récupère cette rallonge de quota de cabillaud, indispensable à sa rentabilité. Le soulagement n’est que temporaire, ce type d’échange de quotas entre pays étant annuel.

 

Lionel FLAGEUL

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