Porté il y a 50 ans par le Groupement des pêcheurs artisans houatais en raison d’un appauvrissement des fonds marins et des ressources halieutiques, le projet renaît grâce à la volonté des maires de deux îles du Morbihan. Ce plan consiste, dans un premier temps, à délimiter une zone de protection autour
de Houat et Hoëdic d’environ un mille nautique. Seules les techniques de pêche à faible impact y seraient autorisées (la pêche au chalut et à la drague seraient
exclues). « Il ne s’agit pas d’interdire la pêche mais de protéger nos eaux et de freiner la pêche industrielle », insiste Philippe Le Fur, maire de l’île de Houat. Élu
en 2020, il a « toujours » voulu relancer ce projet, « trop ambitieux dans les années 1970 ».
Après une détermination de la structure juridique, les maires insulaires imaginent dans cette « ceinture bleue » l’installation de cultures marines telles que
des parcs à moules en haute mer ou la culture de macroalgues. Une exploitation mytilicole existe déjà au nord de Houat et, selon les élus, « les eaux de la baie sont très riches en phytoplancton, la croissance des moules y est donc très bonne ». En plus des algues, « les futures protéines », Philippe Le Fur souhaiterait repeupler les zones de coquilles Saint-Jacques, ramassées ensuite non pas avec une drague mais en plongée. « On pourrait également créer un centre de recherche sur nos îles ou mettre en place des licences pour les pouces-pieds pour nos jeunes », énumère-t-il.
Les idées fusent mais les porteurs du projet savent que leur mise en place prendra du temps. « On a besoin d’un soutien politique mais aussi d’un engagement
de sociétés privées qui voudront investir dans les différentes activités », déclare Philippe Le Fur. Une fois lancée et à condition d’être auto-suffisante économiquement, la « ceinture bleue » pourrait créer des emplois dans les îles qui vivent essentiellement du tourisme.
Darianna MYSZKA