Si l’activité halieutique à Dunkerque décline depuis plusieurs années, la mytiliculture jouit de son côté d’une bonne dynamique. Ainsi, en 2022, ce sont 850 tonnes de moules qui ont été produites au large de la cité portuaire, pour un chiffre d’affaires total avoisinant les 2,1 millions d’euros en se basant sur le prix de vente moyen. Certes, les Hauts-de-France pèsent 3 500 tonnes de moules à l’année (soit environ 5 % de la production nationale) mais là où cette production stagne, à Dunkerque, elle augmente continuellement, avec même des années spectaculaires : entre 2020 et 2021, il y a eu environ 30 % de production supplémentaire ! « C’est en hausse chaque année et nous équipons les parcs en nouvelles filières », confirme Philippe Quinault, gérant de l’entreprise L’Épaulard. Basée à Dunkerque, L’Épaulard partage les parcs situés précisément à Zuydcoote avec la société Eva, qui est basée non loin, à Boulogne-sur-Mer. Malgré des conditions d’élevage singulières (un fort courant et du vent), le rendement augmente pour faire face à une demande des consommateurs toujours plus grande. « Les deux entreprises travaillent l’image de leur produit en misant notamment sur le côté local, confirme Paulin Leconte, chargé de mission Hauts-de-France
au CRC Normandie-Mer du Nord. Il y a un vrai effort de commerce, en local notamment, auprès des restaurants et via un point de vente directe sur le port. » Vendue seulement localement, la moule de Dunkerque semble donc chasser peu à peu sa concurrente hollandaise en misant sur des arguments qui font mouche : le circuit court et le prix. « Le marché est porteur ici car, dans le Nord de la France, la consommation de moules est importante. Ce n’est un secret pour personne », conclut Philippe Quinault.
Guy PICHARD