À l’heure ou l’aquaponie a le vent en poupe en France, l’unique ferme située dans les Hauts-de-France vient d’arrêter son activité. « C’est tragique. J’ai consacré cinq ans de ma vie à ce projet. » Guillaume Dekoninck, 34 ans, a créé en 2017, à Santes (Nord), la première ferme aquaponique de la région. Ce projet innovant consistait à élever des truites et à faire pousser environ 315 variétés de légumes.

Il a embauché quatre alternants et deux CDI et a reçu plusieurs subventions européennes ainsi qu’un prix de La Fabrique Aviva. Début 2021, L’Écho-Village est entrée en phase de production. S’en est ensuivie la commercialisation de légumes dans la métropole lilloise. Les truites étaient également en production.

Alors que l’activité prenait son envol, Guillaume Dekoninck a rencontré les premières difficultés. « Nous avons débuté notre activité en pleine période de crise sanitaire. On était une jeune entreprise, donc on n’a pas pu bénéficier des différents fonds et aides proposés par l'État. On a dû puiser dans la trésorerie », explique le patron.

Puis, en février 2022, la tempête Eunice assène un nouveau coup de massue à la ferme. Le vent a arraché la toiture de ses serres sur un tiers de l’exploitation en détruisant la production. « Nous n’avons pas pu replanter les légumes d’été en raison des conditions météorologiques », poursuit le propriétaire. Il estime les pertes à « plusieurs centaines de milliers d’euros ». Par ailleurs, Guillaume Dekoninck a lancé une action judiciaire contre trois fournisseurs qui, selon lui, seraient également responsables de la cessation de son activité et, en conséquence, de la liquidation judiciaire de la société.

Mais le trentenaire ne compte pas s’arrêter là. Riche de cette nouvelle expérience, il souhaite s’en servir pour franchiser L’Écho-Village et accompagner les porteurs de projets. « Nous avons déjà six projets privés en France et en Belgique, dont un à Lille », précise Guillaume Dekoninck. Une façon de rebondir et de valoriser les acquis.

Darianna MYSZKA