Dans le cadre d’un projet Galpa Littoral Opale, le lycée d’enseignement agricole privé de Coulogne a expérimenté l’élevage de silure (Silurus glanis) en RAS (Recirculating Aquaculture System). « L’élevage avait déjà été tenté dans les années 1990 mais avait tourné court en raison de la crise », rappelle Pascal Goumain, qui en commercialise sous le nom de merval. « Mais là, il s’agit de former nos étudiants à une aquaculture hors sentiers battus et de montrer que les conclusions de la mission Capécure 2020 qui plaçaient le silure parmi les espèces à potentiel étaient fondées », résume Geoffroy Vincent, coordinateur. Les silures sont nés dans l’étang du lycée avant que, une fois la taille de 10 centimètres atteinte, ils ne rejoignent les bassins RAS pour être amenés en moins de 18 mois à 1,5 voire 2 kilogrammes. « Ce poisson est résistant, entre 6 et 33 degrés sous serre », complète-t-il. Les poissons sont ensuite confiés au CFPMT de Boulogne-sur-Mer où ils sont filetés. « Si ce n’est le maintenir, c’est un poisson facile à travailler et à peler, constate Pascal Mommon. En rôti, sa chair ferme se tient. » L’entreprise Corrue a tenté le fumage : « Je ne dirais pas qu’on atteint la qualité du flétan, mais j’ai été très agréablement surpris. Si on en produit, je prends », dit Pierre Corrue. Des résultats confirmés par les profils sensoriels du jury professionnel de Nouvelles Vagues. « À la dégustation à l’aveugle en fumé, nous avons eu des hésitations au moment de les différencier », confient Véronique Mulak et Marine Thiebaut, qui privilégient en revanche la cuisson à la poêle à la papillote. Reste à trouver des pompages pour installer des RAS et des aquaculteurs prêts à s’investir le temps que l’espèce (avec un joli nom marqueté) trouve son marché.
Marielle MARIE