« Ah non, je ne reviendrai pas en arrière ! » Vincent Farias est catégorique. La semaine de quatre jours a amélioré la façon de produire d’Atlantique Saumon Fumé. L’entreprise, installée sur le MIN de Nantes, a adopté cette organisation du travail il y a un an. Pendant quatre mois, il a fallu se pencher sur les process. « L’idée était d’améliorer les conditions de travail et de fidéliser le personnel, attiré par le fait de bénéficier de trois jours pleins consécutifs pour eux et/ou avec leurs enfants. » But atteint puisqu’il n’y a pas eu de turnover dans l’atelier… et que l’argument a même séduit pour un recrutement récent. « Cela nous a permis de repenser nos process intelligemment et de casser les routines. Le jeudi soir, on sale davantage et on ne fume plus… ce qui permet à la matière première de maturer jusqu’au lundi. » Pour y arriver, la pause déjeuner des salariés a été raccourcie, les horaires du soir rallongés de 45 minutes et la pause du matin (15 minutes) offerte par l’entreprise, portant le volume horaire quotidien à 8 h 45 (de 6 h 45 à 16 h 15). Cette organisation a permis un gain de main-d’œuvre grâce à la suppression des opérations de nettoyage d’une journée de production, ainsi que des économies d’eau non négligeables. Le chef d’entreprise a également gagné en charge mentale : « Pendant la production, je me consacre à l’atelier ; le vendredi au bureau et aux tâches administratives », illustre-t-il. Lui qui vient de lancer une gamme de rillettes à base de produits nobles (saumon bio au muscadet bio ; truite bio au poivre de Timut ; thon au sésame grillé) est ravi de cette avancée qui, comme les livraisons réfrigérées, avec son partenaire Toutenvélo, apparaît comme une « rétro-innovation ». D’autant que ses clients ont joué le jeu et se sont adaptés à ces nouveaux rythmes.
Marielle MARIE