Les producteurs de Leucate, dans l’Aude, soufflent enfin. Depuis le 9 mars, ils peuvent à nouveau vendre les coquillages issus de leur bassin de production, une lagune en bord de Méditerranée. Le taux de Dinophysis, phytoplancton toxique pour la consommation humaine, est redescendu à des niveaux normaux. Les conchyliculteurs ont pu reprendre contact avec leurs mareyeurs ou acheteurs de GMS. « La réouverture fait du bien au moral, témoigne Ange Gras, le président de la base conchylicole, même si la période n’est pas très propice, à cause de la baisse des cours et de la surproduction ostréicole. » Les éleveurs audois ne baissent pas pour autant les bras. Dans les bureaux de la sous-préfète de Narbonne, ils ont rencontré les services de l’État pour envisager une solution de quarantaine collective des coquillages en cas d’alerte. Les parqueurs disposent déjà d’une eau de forage de très bonne qualité, qui reste indemne lors des crises phytoplanctoniques. Mais la réglementation ne permet pas de renouveler l’eau une fois la crise déclenchée, et les huîtres ne peuvent être mises à l’abri que quelques semaines.
Du coup, à l’image de ce qui se fait déjà par un producteur dans les salins de Gruissan, les Leucatois espèrent pouvoir mettre à l’abri leurs coquillages dans les salins de la Palme. Situés à quelques kilomètres, les bassins ne sont pratiquement plus exploités. « Nous n’en sommes pour l’instant qu’aux premières lignes du projet, précise Ange Gras. Nous espérons qu’il sera possible de mettre à l’abri entre 100 et 120 tonnes de coquillages pour la fin de l’année 2015. » Et éviter ainsi d’autres fermetures de commercialisation.
Hélène SCHEFFER
25 conchyliculteurs exercent à Leucate
Production potentielle : huîtres : 800 t - moules : 200 t