L’année 2024 augure du changement pour la pisciculture en Paca : deux nouvelles concessions ont été attribuées par les services de l’État. Des décisions suffisamment rares pour être relevées, le secteur de la pisciculture rassemblant moins d’une dizaine de producteurs. Parmi eux, une majorité d’artisans. C’est le cas de Jérémy Vantouroux, 26 ans, qui a obtenu fin 2021 une concession de 5 000 mètres carrés située en baie du Lazaret, dans le Var. Il a l’ambition de produire chaque année entre 5 et 7 tonnes de loups (bars), daurades et maigres pour les vendre à des particuliers et à des restaurateurs. « Quand j’ai vu qu’un collègue avait réussi à obtenir sa concession en 2020, je me suis dit “pourquoi pas moi” », raconte-t-il Ce type d’installation est très rare pour plusieurs raisons. L’espace maritime manque sur les zones littorales. C’est pourquoi la Dirm (direction interrégionale de la mer) révise actuellement le schéma régional du développement de l’aquaculture qui permet d’identifier les zones propices à l’aquaculture. S’installer représente un coût financier très lourd, d’autant que la durée de croissance des alevins est longue (il faut compter trois ans pour débuter la commercialisation).

Aquafrais Cannes, leader du marché dans la région, est également à un tournant de son histoire. L’entreprise a obtenu il y a quelques mois une nouvelle concession de 24 000 mètres carrés, ce qui devrait lui permettre de doubler sa production d’ici deux ans, passant ainsi de 600 à 1 200 tonnes produites par an. Sa mise en service devrait s’accompagner de la fermeture de trois concessions installées dans des eaux peu profondes. « Elles font 10 à 15 mètres de profondeur avec des filets qui font 6 mètres, alors que la nouvelle fait 50 mètres de profondeur avec des filets de 15 mètres ce qui laissera une colonne d’eau de 35 mètres, c’est important pour l’oxygénation des poissons », affirme Jérôme Hémar.

Feriel ALOUTI