La plateforme scientifique corse a obtenu sept juvéniles en âge d’être relâchés en mer. Elle atteint un stade de maîtrise supplémentaire de la reproduction du crustacé. La plateforme scientifique Stella Mare (université de Corse – CNRS) a connu plusieurs succès dans ses travaux portant sur la reproduction de diverses espèces depuis sa création en 2011. Les scientifiques corses sont ainsi capables, depuis quelques années, de fournir aux conchyliculteurs de l’étang de Diana du naissain d’huîtres plates ou encore des juvéniles de Corb à l’aquaculture locale à des fins d’expérimentation. Le résultat le plus retentissant concerne la langouste rouge, car Stella Mare est seulement le deuxième laboratoire au monde à parvenir à maîtriser sa reproduction. « L’élevage de la langouste rouge est à part par rapport aux autres espèces : il est très long, avec des larves très fragiles sur le plan sanitaire. Il nécessite d’être constamment à leur chevet », insiste Jean-José Philippi, responsable aquaculture de Stella Mare. Les tout premiers juvéniles remontent à 2021. Un an plus tard, alors que des larves de stade 2 sont obtenues, le taux de survie est passé de 3 à 33 %. Depuis le mois de novembre 2023, la plateforme scientifique dispose de sept juvéniles âgés de onze mois, soit un stade où ils pourraient être relâchés en mer. Si le but de ces travaux vise à une restauration écologique, il reste encore du chemin à faire. « Ces premiers juvéniles vont nous permettre de commencer à travailler sur les techniques de restauration écologique. Il nous faut passer à la centaine et au-delà. Pour une vraie restauration, il faut compter en milliers. Nous espérons y parvenir d’ici deux à trois ans. »
Produit phare de la pêche locale, la langouste rouge voit ses stocks diminuer depuis de nombreuses années. L’avancée de ces travaux permet donc aux pêcheurs locaux d’envisager l’avenir avec un certain optimisme.
Alain LEPIGEON