Placée en redressement judiciaire depuis avril, la société Pêcheurs du Nord, détenue par le groupe boulonnais Le Garrec, a trouvé un repreneur. Renommé A Mare Labor, le nouvel armement est composé de l’homme d’affaires Max Girardin, de la mairie de Miquelon-Langlade et de quelques pêcheurs.
Selon la décision du tribunal de commerce de Saint-Pierre et Miquelon, l’ensemble de biens de l’entreprise Pêcheurs du Nord (licences, brevets, fonds de commerce, stocks ainsi que les deux usines situées à Saint-Pierre et à Miquelon et le navire Cap Marie) ont été repris pour une valeur de 250 000 euros.
C’est en 2017 que Cap Bourbon, la filiale du groupe Le Garrec, a acquis le pôle pêche de l’archipel, la principale entité économique de l’île qui englobe quatre sociétés aux activités complémentaires, dont un armement et des ateliers de transformation. Depuis, les quotas de cabillaud dans la zone de pêche de l’archipel ont été réduits de 2 000 à 210 tonnes. La société a également dû arrêter l’élevage de la coquille Saint-Jacques, soutenu financièrement par l’État pendant de nombreuses années. Sauf que la production a perdu, selon Antoine Le Garrec, directeur général du groupe éponyme, quasiment toutes les aides publiques consacrées à cet élevage. « En conséquence et après plusieurs restructurations, la société est devenue quasi mono-espèce avec le concombre de mer », retrace Antoine Le Garrec. Mais là aussi, Pêcheurs du Nord a rencontré des problèmes liés à la pandémie de Covid-19 qui a fortement affecté le marché asiatique. Saturé, le marché ne s’est jamais redressé. « N’ayant pas pu vendre la production de l’année dernière, nous n’avons pas pu ouvrir l’usine », explique Antoine Le Garrec. L’homme confirme que les pertes pour le groupe sont « colossales » et qu’il regrette cette fin d’aventure sur l’archipel. Pour rappel, la société a investi plus de 3 millions d’euros dans le chalutier Cap Jean, reparti en Europe faute de quotas de cabillaud. Celui-ci reste toujours en vente.
Darianna MYSZKA