La filière a démarré au milieu des années 1980. La crevetticulture est aujourd’hui le secteur aquacole le plus développé en Polynésie, après la perliculture. Et il a encore de beaux jours devant lui. Les volumes de production de crevette en Polynésie vont croissant. Ils ont triplé en une dizaine d’années, passant de 50 à 150 tonnes par an. Pour autant, la qualité reste constante. La Polynésie française étant une des dernières régions du monde exemptes de toutes maladies à déclaration obligatoire selon l’Organisation internationale des épizooties, cela permet le développement d’une crevetticulture saine, sans utilisation de produits médicamenteux et sans conservateurs.
La filière a démarré au milieu des années 1980, avec le soutien de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Les recherches ont débuté dans les années 1970. Une dizaine d’espèces originaires d’Amérique du Sud et d’Asie a été introduite. En 2003, seule l’espèce Litopenaeus stylirostris
a finalement été retenue pour ses performances adaptées au contexte local. La direction des ressources marines (DRM) et ses partenaires scientifiques puis privés ont développé une technique de production de crevette bleue en cage lagonaire en raison d’un manque de foncier à terre. Les premières fermes ont vu le jour au début des années 2010. En 2019, l’Ifremer a finalement cédé tous les droits et le savoir-faire relatifs aux travaux réalisés sur la souche L. stylirostris au gouvernement polynésien. Cette année-là, dans un contexte de développement de la filière et de protection de la souche, l’importation de crevettes fraîches a été interdite.
Des formations théoriques et pratiques de 3 mois, dispensées par la DRM sur son site de Vairao (presqu’île de Tahiti), permettent aux porteurs de projets d’acquérir les bases aquacoles essentielles à la bonne gestion des productions et de finaliser leur dossier technico-économique nécessaire à la demande d’agrément aquacole et de concession maritime. 11 porteurs de projets ont déjà été formés (5 projets sur les îles Sous-le-Vent, 5 sur les îles du Vent et 1 sur les Tuamotu). Deux nouveaux porteurs de projets sont en formation.
Delphine BARRAIS