Polynésie : un nouvel élevage de crevettes en cages lagonaires

Le 18/11/2024 à 9:30 par La rédaction

En Polynésie, les meilleures années (comme en 2022), la production de crevettes (Litopenaeus stylirostris, ou oura miti nīnamu en tahitien) s’élève à 160 tonnes, bien loin de la demande estimée à 500 tonnes par an. Le potentiel de développement du secteur est bien réel. Un nouveau projet d’élevage est à l’étude dans le lagon Hitia’a, sur la côte est de Tahiti. Il vise, à terme, une production de 12 tonnes à l’année. Toujours en phase d’étude, le projet est porté par Teavatea Wong : « Je l’ai officiellement lancé en février 2024 mais ça fait trois ans que j’y travaille. » Ce dernier a notamment suivi une formation au sein de la cellule innovation et valorisation en aquaculture de la direction des ressources marines. Il a lancé un troisième cycle ce mois de septembre. Il se donne encore entre deux ans et deux ans et demi pour « tester toutes les conditions ». Les crevettes sont « belles », la production « bonne et prometteuse » mais il constate une différence de croissance de ses crevettes entre la saison chaude (de novembre à mars) et la saison froide (juillet et août).

Pour cette phase pilote, il a installé quatre cages de prégrossissement (1 500 individus au mètre carré) et quatre cages de grossissement (700 individus au mètre carré). Les crevettes sont nourries pour moitié avec un aliment importé d’Australie. Le reste du temps, elles se régalent du zooplancton de l’océan attiré par un piège lumineux à l’intérieur des cages. L’eau est renouvelée en permanence. Les premiers clients ont confirmé ce que Teavatea espérait. « Grâce à ces conditions de vie, la chair est plus ferme et plus iodée. La crevette est plus bleue. C’est un produit de grande qualité. » D’ailleurs, il vise un marché de niche, celui des restaurants et hôtels polynésiens. « Nous vendrons tout en frais », précise-t-il.

Sa situation géographique va rapidement contraindre sa production, « je n’aurai pas assez d’espace à Tahiti. J’agrandirai ma structure dans les îles ».

 

Delphine BARRAIS

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