La réduction des quotas de cabillaud, le marché du concombre de mer paralysé par la crise sanitaire… La société Pêcheurs du Nord surmonte les défis et continue son activité sur l’archipel français d’Amérique du Nord. Après la réduction des quotas de cabillaud en 2021 dans la zone 3PS au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, la société Pêcheurs du Nord, entité du groupe boulonnais Le Garrec, a décidé de recentrer son activité sur le concombre de mer et la coquille. C’était sans compter sur la politique zéro Covid en Chine, principale consommatrice d’holothurie cuite et séchée ou entière et éviscérée congelée. L’espèce n’étant pas consommée, la société ne pouvait pas écouler sa marchandise, l’obligeant à arrêter l’usine de transformation de Saint-Pierre quelques semaines après son ouverture, en juin. Une partie des employés ont rejoint le site miquelonnais spécialisé dans l’exploitation de la coquille. La société s’est retrouvée en état de cessation de paiements. En septembre, un revirement inattendu a changé la donne. « Le marché à Terre-Neuve est reparti et les perspectives sont à nouveau positives. Le tribunal de première instance a donc accepté notre plan de redressement avec une période d’observation allant jusqu’au 6 mars, annonce Antoine Le Garrec, le directeur de Pêcheurs du Nord. Cette bonne nouvelle redonne confiance aux équipes sur place pour l’année à venir. » L’installation d’un atelier de cuisson dans l’usine de Saint-Pierre reste aussi d’actualité.

Toutefois, la société compte diversifier davantage son activité sur l’archipel. Elle pêchera, en plus de la coquille, le reste des quotas de cabillaud, la limande et la raie. Pour ce faire, le navire Cap Marie, dont les travaux ont eu lieu en France à la fin de l’année 2022, sera équipé de nouveaux treuils.

« Cette année difficile nous a permis de voir plus clair et de nous projeter. Je crois toujours en nos projets sur place, surtout que notre relation avec des pêcheurs artisans locaux est encourageante », ajoute Antoine Le Garrec.

Darianna MYSZKA