Le sel de l’île de Ré dispose désormais d’une indication géographique protégée.
« Une victoire pour cette activité artisanale qui a bien failli disparaître dans les années 1990 », précise Loïc Picart, vice-président de l’Association des producteurs de sel de l’île de Ré (APSIR). Le précieux sel est récolté dans les marais salants gagnés sur la mer depuis le XIe siècle et il tire sa teinte grise si spécifique de leur sol argileux. L’île de Ré a compté jusqu’à 1 000 sauniers qui ont extrait jusqu’à 30 000 tonnes de sel – alors principalement utilisé en salaison notamment sur les bateaux qui partaient en pêche – au simoussi (sorte de râteau sans dents avec un côté biseauté et l’autre plat). Mais à la fin du XXe siècle, il ne restait plus qu’une centaine de sauniers, tous en âge de partir à la retraite. Et il a fallu la volonté de passionnés pour sauver ce savoir-faire et favoriser l’installation de jeunes. Ces derniers ont appris à faire circuler l’eau de bassin en bassin pour faire évaporer l’eau jusqu’à ce que la concentration de sel passe de 25 à 250 g/L. Ils ont aussi développé la récolte de la fleur de sel. Elle cristallise à la surface, d’où sa couleur blanche. En 2010, soucieux de faire reconnaître la qualité de leurs produits, les sauniers regroupés dans l’APSIR ont démarré les démarches pour obtenir l’IGP (indication géographique protégée). Le 24 novembre 2023, le décret a été publié au Journal officiel. Et en mai 2024, les 100 sauniers ont été audités. Ainsi, accompagnés d’une nouvelle charte graphique, les voilà parés pour leur campagne de communication. Cette dernière débutera prochainement et appuiera la commercialisation de leurs produits, distribués en GMS, dans les boulangeries-pâtisseries et chez les grossistes.
Marielle MARIE