Qwehli part à la conquête du marché de la crevette (Penaeus monodon) cuite fraîche, mais en restant sur son segment premium. « Nous nous sommes lancés sur ce marché depuis novembre-décembre 2021, indique Simon Deprez, directeur général.

Notre métier initial est de fournir les grands chefs mais, sur ce produit, nous visons les poissonniers, notamment de la région parisienne. La crevette cuite fraîche est un must have sur un étal !». Pour conquérir le marché parisien, Qwehli a fait le choix de travailler exclusivement avec Maison Blanc, distributeur emblématique du A4. La particularité de ce produit réside dans son mode de production. « Nous avons notre ferme au Mozambique depuis 30 ans. En 2012, nous avons fait face à une épidémie de white spot dans l’élevage et nous avons lancé une démarche de R&D pour changer de modèle. Aujourd’hui, nous faisons le pari de l’aquaculture biofloc. Le principe est de travailler dans un bassin sans renouveler l’eau et en ajoutant du carbone. On favorise ainsi le développement de bactéries qui vont recycler les nitrates rejetés par les crevettes pour développer une culture d’algues, elles-mêmes consommées par les crevettes. On utilise ainsi moins d’eau, aucun antibiotique, aucun pesticide, aucun colorant et on a une crevette élevée dans un milieu ouvert avec un goût naturel. Cela nous a demandé sept ans de développement. »

La Black Qwehli est vendue par des poissonniers haut de gamme entre 30 et 40 euros/kg. « Nos poissonniers sont satisfaits du produit et des retours clients, mais ils nous attendent sur la pédagogie autour du mode d’élevage. » Qwehli travaille aujourd’hui au déploiement du biofloc sur l’ensemble de sa ferme, une méthode simple qui pourrait également permettre aux populations locales de travailler et de produire en « petite aquaculture ».

Vincent SCHUMENG