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Cela n’aura échappé à personne. L’Autriche n’a pas de façade maritime. Pour autant, les Autrichiens mangent du poisson, des coquillages et des crustacés. De plus en plus, même. En dix ans, leur consommation a augmenté de 40 % pour atteindre aujourd’hui 8 kg par an et par habitant. Le pays a donc recours massivement aux importations. Elles représentent près de 95 % des volumes consommés, soit 70 000 tonnes par an. L’Allemagne, le Danemark et l’Italie en sont les principaux fournisseurs. Les habitudes alimentaires en matière de produits de la mer restent très classiques. Le saumon y est l’espèce préférée. On y apprécie aussi beaucoup le thon en conserve qui constitue plus de la moitié des ventes sur ce segment et les bâtonnets de poissons panés surgelés. Seule particularité, les poissons d’eau douce comme l’omble chevalier, la truite ou encore la carpe représentent un tiers de la consommation. La demande en produits de la mer est aussi marquée par une forte prédominance des produits surgelés, qui constituent les deux tiers du marché. Une certification MSC ou bio est, par ailleurs, de plus en plus privilégiée par les consommateurs autrichiens. « Le distributeur Merkur a développé une gamme de poissons bio qui représente environ 30 % de ses parts de marché », souligne Business France. Le MSC s’avère, lui, parfois une obligation pour être référencé auprès d’enseignes de la grande distribution. Il n’existe pas de règles sanitaires à respecter autre que la réglementation européenne pour exporter des produits de la mer en Autriche. Mais l’une des caractéristiques de ce marché est de travailler sur des petits volumes de commande qui peuvent se montrer complexes à gérer et coûteux. L’exportation de produits à forte valeur ajoutée, qui minimisera notamment le coût du transport, semble une carte à jouer. D’autant que le pouvoir d’achat élevé des Autrichiens offre des opportunités pour les produits haut de gamme. Loïc FABRÈGUES |
[Enjeux]
Avec un peu plus de 8 millions d’habitants, l’Autriche peut sembler un marché de moindre importance. Le pays se démarque, toutefois, par sa forte dépendance aux importations pour satisfaire sa consommation nationale de produits de la mer. Il se distingue aussi par son pouvoir d’achat. Dans l’Union européenne, l’Autriche se situe dans le peloton de tête en termes de PIB par habitant. L’opportunité d’y développer un marché à l’export pour des produits haut de gamme apparaît ainsi potentiellement intéressante.
Le conseil de Christian Hamm, conseiller export chez Business France à Vienne | ||
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« La présence de la France sur le marché des produits de la mer autrichien reste modeste. Toutefois, il y a une demande en Autriche pour les produits de la mer français, reconnus pour leur qualité. Il faut, cela dit, faire preuve d’initiative en contactant les sociétés autrichiennes. Souvent, ces dernières regrettent de ne pas recevoir d’offres de la part des entreprises françaises et ont donc recours à des fournisseurs d’autres pays. L’idéal pour un opérateur autrichien serait d’avoir une large gamme de produits chez le même fournisseur. Cela lui permettrait de grouper ses commandes et ainsi de faire des volumes plus importants. Il faut sinon avoir une logistique performante et flexible pour s’adapter à ce marché qui ne travaille pas avec des gros volumes. La logistique constitue souvent la clé de la réussite sur le marché autrichien. » |