Six mois après l’acquisition du mareyeur breton, spécialiste des crustacés, le groupe de marée d’Estillac révèle les premières synergies de l’opération mais surtout sa volonté d'en pérenniser les activités, notamment en réinvestissant dans les viviers du groupe. Des sites stratégiques pour accéder à la ressource des côtes bretonnes.
Béganton Actionnaire principal : Mericq Dirigeants : Hubert Chiffre d’affaires : 60 M€ Tonnages traités : 8 000 t Sites : Viviers de Roscoff, Moguériec, Cancale, |
À un mois des fêtes de Noël, où les crustacés s’imposent comme les stars des plateaux, André Abadie, Pdg du groupe Mericq, a souhaité faire découvrir à quelques-uns de ses responsables commerciaux du sud et sud-ouest de la France les sites du très breton Béganton, spécialiste des tourteaux, araignées, homards et langoustes, acquis six mois plus tôt. L’occasion de resserrer les liens entre les hommes de la terre du rugby et de celle du football, de découvrir les savoir-faire des uns, de comprendre les besoins des autres, de partager l’histoire de ces produits qui animent les étals marée ou inspirent les chefs de Sète, Biscarrosse ou Bayonne comme de Paris, Brest ou Carantec. Une histoire que le groupe Mericq souhaite rendre accessible à ses clients, via des mini-vidéos qui seront prises à bord des bateaux codétenus ou partenaires du groupe Béganton. Elles pourraient être mises à disposition via la nouvelle application mobile de Mericq qui permet aux poissonniers et restaurateurs d’être alertés de l’offre promotionnelle du jour et de commander en ligne depuis leur smartphone ou à partir du site www.tarifs-mericq.fr. « Nous avons investi près de 2,5 millions d’euros pour développer notre système de commande en ligne, notre application mobile et faire en sorte que nos télévendeurs disposent d’une visibilité en temps réel sur les approvisionnements, sur ce qui rentre et ce qui sort », indique André Abadie. Pour le responsable, changer le mode de commandes, les dématérialiser, fait partie des enjeux de demain pour gagner en rentabilité. « Afin d’encourager nos clients à se lancer, nous offrons une remise de 2 % sur les achats en ligne. » Pour alimenter le système, gagner en visibilité sur les apports, tant en matière de volumes qu’en termes de provenance, devient de plus en plus stratégique. Pour y parvenir, rien de mieux que de se lier avec l’amont. « Notamment par partenariats », indique André Abadie, comme peut le faire Béganton au-delà des trois bateaux dont il est copropriétaire. Et pour le responsable, dans le développement du gré à gré, le prix n’est plus forcément la question essentielle. « Il peut devenir plus important de s’engager à payer à la semaine », illustre-t-il. Le responsable du site Breiz Izel Marée, filiale de Béganton basée au Conquet, Sébastien Auffret, évoque, lui, les atouts pour les pêcheurs de débarquer l’intégralité de leurs captures au plus près des lieux de pêche : « Ils peuvent rentrer plus vite et repartir plus vite. Ils nous appellent pour nous dire quand ils arrivent et nos équipes sont présentes pour la débarque. Ils n’ont pas à attendre. » C’est sur place que les lottes, les cabillauds, les raies fleuries, les homards et langoustes… seront découpés ou stockés dans des viviers en attendant de partir vers l’Espagne ou de servir les poissonneries et restaurateurs bretons. À l’année, presque 250 tonnes débarquées au Conquet par cinq fileyeurs et deux petits côtiers sont achetées, déclarées, travaillées et revendues par Breiz Izel Marée. « Les prix de référence appliqués sont ceux de la criée de Brest », poursuit Sébastien Auffret. Sauf que la taxe criée de 8 à 10 % partagée entre le pêcheur et le mareyeur ne s’applique pas, a contrario de la taxe port qui reste due. Un accord que les deux parties jugent gagnant-gagnant et qui permet plus facilement d’anticiper une vente flash ou « push ». Textes et photos : Céline ASTRUC |
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