Brésil : une classe moyenne à satisfaire

Le 23/11/2015 à 9:40 par La Rédaction

 

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Les statistiques du ministère brésilien de la Pêche et de l’Aquaculture l’attestent : la consommation de produits de la mer dans le pays augmente. Selon les dernières estimations, elle a même bondi de 25 % entre 2012 et 2013 pour atteindre 14,5 kg par an et par habitant. Toutefois, dans un pays qui fait quinze fois la France, il existe des différences marquées entre les régions.

Les États du nord consomment traditionnellement plus de poisson et de fruits de mer que ceux du sud. Avec 30 kg par an et par habitant, l’Amazonie figure en tête de du classement. Les préférences changent aussi. Les crevettes, comme les huîtres consommées principalement dans l’État de Santa-Catarina, seront ainsi les produits de la mer les plus populaires du sud. Au nord, les consommateurs privilégient les poissons d’eau douce. Mais comme dans l’Hexagone et le reste du monde, saumon et cabillaud sont très prisés.

Pour satisfaire la demande, le Brésil dépend à 60 % de l’import selon Business France. Entre 2009 et 2014, les importations ont augmenté de 104 % pour atteindre 470 000 tonnes et 1,54 milliard de dollars, soit 1,37 milliard d’euros. La Chine, le Chili et le Vietnam alimentent le marché brésilien à hauteur de 50 %. Les premiers fournisseurs européens sont la Norvège et le Portugal.

Les grandes surfaces s’affichent comme le principal réseau de distribution alimentaire. « Carrefour et GPA (groupe Casino) en occupent les deux premières places et possèdent une présence nationale », souligne Business France. Mais le secteur de la restauration connaît une croissance soutenue, portée par l’essor d’une classe moyenne importante.
Néanmoins, partir à la conquête du Brésil nécessite de composer avec une structure logistique quelque peu vétuste. « Il existe de réels problèmes au niveau de la gestion de la chaîne du froid », prévient Business France.

Loïc FABRÈGUES

 

[Enjeux]

Il va falloir défricher... Les produits de la mer français exportés vers le Brésil ne sont pas légion. Le savoir-faire de la France dans l’agroalimentaire en général y est, cela dit, reconnu. Des opportunités peuvent donc exister dans un Brésil qui a de plus en plus recours aux importations de poissons et fruits de mer, en surgelés pour 80 % des volumes. Elles sont d’autant plus nombreuses qu’une classe moyenne émerge. Un marché estimé à près de 100 millions de consommateurs.

[Le conseil de Jean-François Ambrósio, chef de pôle Agrotech chez Business France au Brésil]
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« Même si le pouvoir d’achat est en baisse au Brésil, des opportunités sont à saisir sur des marchés de niche. Les entreprises françaises peuvent notamment se positionner sur des segments d’exception comme le caviar, les poissons fumés ou les terrines de poissons. Mieux vaut, pour réussir, s’appuyer sur un partenaire local disposant d’un bon carnet d’adresses, dans la grande distribution comme dans la distribution spécialisée ou la restauration.

En matière de règles sanitaires, les produits de la mer dépendent du Dipoa, le département d’inspection de produits d’origine animale. Le Brésil reconnaît le système sanitaire français. Pour les importations, il existe un accord entre la France et le Brésil avec un système de prélisting. Nos sociétés sont toutefois obligées d’élaborer et de préparer des étiquettes en portugais et de les faire valider avant d’exporter. Cette procédure prend en moyenne 3 mois.

Au-delà des produits, il existe des opportunités importantes pour les équipementiers de la pêche et de l’aquaculture.  »

 

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