Confinement, saison 2

Le 28/12/2020 à 9:31 par La Rédaction

 

◗ Le nouveau confinement semble s'annoncer moins dévastateur pour la filière.

 

Le retour : le 28 octobre, Emmanuel Macron annonce un nouveau confinement pour l’ensemble du pays, en réponse à la pandémie de la Covid-19 qui menace une fois de plus de saturer le système hospitalier. Le bilan du premier confinement est lourd pour l’amont de la filière. Entre janvier et mi-mai, les halles à marée ont perdu 48 % de leur chiffre d’affaires, en comparaison avec la même période l’année précédente, en descendant à 51 millions d’euros et 43 % en volumes, avec seulement 16 000 tonnes commercialisées. « Nous ne sommes pas dans la même configuration, déclare néanmoins Yves Guirriec, directeur des établissements gérés de la CCI des Côtes-d’Armor. Toute la flottille est en mer. D’une part, parce que la saison de la coquille bat son plein et se passe bien, avec un réseau commercial qui répond présent. Les hauturiers sortent aussi, parce qu’il y a moins d’aide, même si les prix chutent sur les espèces nobles prisées de la restauration, comme la lotte, le turbot, le saint-pierre ou la sole. Les prix n’avaient de toute façon pas retrouvé leurs meilleurs cours. On attend que l’étau se desserre autour des fêtes pour qu’ils remontent. Donc globalement, c’est mieux. Mais nous n’avons pas de visibilité… et le Brexit est pour demain. »

Même état d’esprit pour Frédéric Toulliou, président de l’Union du mareyage français. « La situation est évidemment compliquée, résume-t-il. Les marchés de la restauration et de l’export sont à nouveau fermés. En revanche, les bateaux continuent de sortir, et dans la GMS, il y a moins de fermetures de rayons que lors du premier confinement. » Côté restauration, malgré l’ouverture des écoles, la situation est fébrile, pour le frais surtout. Les cantines en sont peu friandes, et les entreprises ont fermé leurs selfs. La filière a néanmoins repris le chemin de la concentration et du dialogue, qui l’avait aidée à traverser le premier confinement, pour tenter de fluidifier le marché. « Le conseil spécialisé de FranceAgriMer se réunit deux fois par semaine, avec France Filière pêche, les organisations de producteurs… L’idée est de discuter des problématiques et de faire remonter au plus vite de l’information auprès de la DPMA et du ministère. » Sur le terrain aussi, la circulation de l’information demeure une priorité. « Nous avons pérennisé nos outils de recueil de l’info au quotidien sur les prix moyens, les volumes, les invendus… Et la GMS poursuit ses efforts de valorisation de la pêche française. Reste qu’entre le Covid-19 et le Brexit, nous sommes dans une période difficile. Nous attendons avec impatience que le gouvernement nous éclaire sur les mesures prises pendant les fêtes. Nous avons besoin d’une feuille de route. Les stratégies de chacun vont en découler. Pour l’instant, les précommandes ne sont pas avancées. »

La situation semble un peu différente du côté de la conchyliculture. « C’est le stress et nous manquons de visibilité à l’approche de la fin d’année, alors que les huîtres sont au cœur des fêtes, constate Philippe Legal, président du Comité national de la conchyliculture. Mais les précommandes de la GMS sont au même niveau que l’année dernière sur une même base de prix. C’est rassurant. Nous organisons une réunion hebdomadaire au CNC pour faire le point et nous communiquons beaucoup sur les réseaux. »

Dominique GUILLOT

 

[ Heureux comme un artisan ? ]

◗ Au contraire de ce que l’on aurait pu imaginer, les détaillants, ou du moins une certaine catégorie, ont plutôt bien vécu le confinement du printemps. « Si les marchés ont été pénalisés, les boutiques s’en sortent au contraire très bien, avec des progressions, et souvent à deux chiffres, confie Bernard Benassy, directeur de la Société coopérative artisanale des poissonniers professionnels (Scapp). Nous étions toujours en lien avec la côte, et les petits bateaux qui ont continué de sortir et de produire. Par conséquent, aux 80 adhérents de la Scapp qui achètent très régulièrement à notre centrale, s’en sont ajoutés d’autres, qui voyaient leurs sources taries. La centrale du groupement, qui dispose d’une case de mareyage à Port-en-Bessin, a ainsi elle aussi progressé de 30 à 40 %. Les consommateurs ont perçu nos magasins comme plus sûrs que la GMS. Et à Paris, beaucoup ont assuré de la livraison à domicile. »

 

 

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